Trop de réactions hostiles localement, AirSeas abandonne son projet de base d'essais dans le marais de Machecoul en Loire-Atlantique. La voile géante, destinée à tirer les cargos maritimes pour diminuer consommation de combustible et émissions de CO2, verra le jour autrement.
Vincent Bernatets, le créateur et patron d'AirSeas, renonce à réaliser une base d'essais à Machecoul au sud de Nantes pour le développement de l'aile géante destinée à la traction des cargos maritimes. Le 29 août, une manifestation d'opposants au projet avait mobilisé plusieurs dizaines de personnes sur le lieu d'implantation de la base d'essais. Une implantation provisoire, prévue pour durer 4 ans.
Pourquoi cette décision d'abandonner à Machecoul aujourd'hui ?
" En dépit des autorisations et des décisions de justice en notre faveur qui confirmaient que notre projet était compatible avec le lieu, il y a une opposition, un rapport de force qui s'est créé sur place et ce n'est pas notre mode de fonctionnement. Sachant qu'il y a des risques qui sont liés à ce mode d'action, des risques pour notre personnel ,des risques pour notre matériel, pour notre projet, nous avons pris la décision de ne pas continuer sur le lieu, et de trouver des moyens alternatifs pour notre mission et notre projet."
Quels sont ces moyens alternatifs ?
"On va tester d'une autre façon, en particulier à bord des navires, qui pose d'autres soucis, en termes de sécurité, en termes de coûts. Ce n'était pas notre souhait, mais c'est la façon dont on ve mener les choses à partir de maintenant. On a perdu du temps, et ça va coûter nettement plus cher. Pour gérer ces coûts, nous avons bloqué les 40 recrutements d'ingénieurs et techniciens que nous avions prévus pour la fin de l'année, de manière à réaliser notre livraison, et pour les livraisons futures."
Combien d'emplois sont en jeu dans ce projet ?
" La société c'est implantée à Nantes le 23 août dernier, l'équipe de 80 personnes a été regroupée au Bas-Chantenay. L'idée c'était de continuer à faire croître cette entreprise, et notre mission de réduire l'empreinte environnementale sur le secteur maritime.
Notre objectif reste des faire des kites de grandes dimensions pour tracter les navires, sachant que celui qui sera installé en décembre sur le navire AirBus partant de Saint-Nazaire représente 5000 véhicules en termes d'émissions de CO2 et 1 millions de véhicules en termes de sulfures. Ça a donc un impact très significatif. Nous avons une détermination sans limites pour aller au bout de notre mission environnementale."