Jacques Trentesaux présentait ce lundi 19 juin son média d'investigation locale, multiville, au CCO de Nantes. MédiaCités, un nouveau genre de presse, en ligne, "complémentaire" avec le maillage éditorial en place selon lui.
La presse nationale se désintéresse du local (...) et la presse régionale ne se donne pas les moyens de faire de l'investigation
MédiaCités prend le créneau. Dévoiler et expliquer les enjeux politiques, économiques, environnementaux, culturels, sociaux ou sportifs, voilà les objectifs des 7 associés à l'origine du projet, essentiellement issus des rédactions de l'Express et de l'Expansion.
Déjà installées à Lille depuis le 1er décembre 2016, Lyon depuis le 10 mai et Toulouse le 23 mai, les équipes investissent désormais Nantes sur le principe du média "multiville" comme ils aiment à l'appeler : une ligne éditoriale, mais plusieurs éditions dans des grandes villes de France. La date de lancement nantaise est fixée au 13 septembre.
Nous nous sommes entourés de journalistes locaux, que nous avons sélectionnés
Jacques Trentesaux, ex-rédac chef à L'Express comme il le mentionne sur son compte Twitter, est à l'un des co-fondateurs. Il présentait hier le projet au CCO de Nantes. Partant du constat que la presse traditionelle est en déclin, le manque de moyens pousse, selon lui, les journalistes à travailler trop rapidement.
64% des articles en ligne sont du copier-coller.
Moins de temps équivaut à moins d'enquêtes. Un reproche qu'il fait aux journaux déjà implantés sur le territoire, avec lesquels Jacques Trentesaux ne parle pas de concurrence, mais de complémentarité. L'information pratique de proximité étant déjà disponible dans la presse locale traditionnelle. Lui propose de creuser en profondeur des sujets.
Un débat qui a déjà eu lieu avec nos confrères de la VDN, du Progrès et de la Dépêche. La réponse ? Définitivement complémentaire ! :)
— Mediacités Nantes (@MediacitesNtes) 19 juin 2017
Et selon lui, le buisness plan tient la route. Les médias qui survivent aujourd'hui sont ceux qui se donnent la peine de faire de l'enquête : Médiapart, le Canard Enchaîné sont des cas d'école tant jounalistiques qu'économiques.
Mais il faudra convaincre le lecteur de sortir sa carte de crédit
Parce que l'information vérifiée à un coût, que les équipes ont tenté de réduire au maximum, tout en restant indépendantes de la publicité. Le prix mensuel du média en ligne sera de 5€ par mois. "Et il y aura des scoops, mais pas toutes les semaines" prévient le rédacteur en chef.