Un décret paru au journal officiel, dimanche 24 décembre, autorise Nantes, Bordeaux et Lyon à expérimenter des publicités éphémères. Le marquage des trottoirs à des fins publicitaires n'était jusqu'ici pas autorisé.
Les villes de Bordeaux, Lyon et Nantes vont pouvoir tester à partir de lundi les marquages publicitaires biodégradables éphémères sur les trottoirs, et ce pour une durée d'un an et demi, selon un décret publié dimanche au Journal officiel.
Cette expérimentation "déroge à plusieurs règles du code de la route et du code de l'environnement", souligne le décret puisque ces codes interdisent d'apposer des marquages publicitaires sur les trottoirs". Par projection ou application, à travers un pochoir, avec de l'eau ou des peintures biodégradables "à base aqueuse ou à base de craie comportant un traitement antidérapant", ces marquages à des fins publicitaires ne devront pas diminuer les caractéristiques d'adhérence du sol.
Déjà présent à Lyon et Bordeaux
C'est le concept lancé à Lyon il y a 5 ans par Guillaume Pâris de Bollardière et deux de ses associés : un pochoir en métal recyclé, de l'eau non potable pressurisée, et des motifs commencent à se dessiner sur les trottoirs de plusieurs collectivités. "Le cadre légal était un peu flou", raconte l'entrepreneur. "C'est nous qui avons entrepris les démarches avec le gouvernement pour faire publier ce décret". Les attaches personnelles de Guillaume Pâris de Bollardière et le potentiel marché que représente Nantes expliqueront la présence de la ville dans les 3 territoires cités dans le décret.
L'entreprise Biodégr'AD, l'une des seules dans ce domaine, met en avant la pollution visuelle moindre, l'impact écologique extrêmement faible face aux panneaux publicitaires et la simplicité d'installation. Le système d'occupation des trottoirs est le même que pour les régies publicitaires classiques, se servant des supports publicitaires existants.
Ces publicités ne pourront pas rester plus de dix jours ni excéder 2,50 m2, indique le décret, et devront être éloignées les unes des autres d'au moins 80 mètres. Une évaluation aura lieu tous les six mois pendant la période d'expérimentation à l'intérieur de ces trois agglomérations, et sera suivie d'un rapport final qui devra préciser combien de commerçants, artisans, annonceurs y auront eu recours. Ce rapport devra également indiquer "la mesure d'un éventuel lien entre accidents de la route et présence des marquages sur les trottoirs", un "éventuel lien" avec des chutes de passants sur les trottoirs concernés, l'opinion des riverains ou encore "les différentes techniques employées au regard notamment de l'effacement ou de la disparition effectifs des marquages au bout de dix jours".
"En fonction des circonstances, le ministre chargé de l'Economie, le ministre chargé de l'Environnement et le ministre chargé de la sécurité routière peuvent à tout moment, par arrêté conjoint, suspendre l'expérimentation, ou y mettre un terme", ajoute le décret.