Nantes : décès de Claude Le Péron, bassiste de Jean-Jacques Goldman et pilier de la scène musicale nantaise

C'est une figure de la scène musicale locale au destin national qui s'est éteinte à l'âge de 72 ans. Claude Le Péron a joué dans de nombreux groupes nantais à commencer par Zig-Zag mais c'est en tant que compagnon de route de longue durée de Jean-Jacques Goldman qu'il reste le plus connu.

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Son nom vous est peut être inconnu et pourtant il y a de fortes chances que vous connaissiez l'une des chansons sur lesquelles il a joué de la basse. On parie ? 

 

Voilà deux titres qui ont bercé l'imaginaire de pas mal de plus de 30 ans et dont la basse est tenue par le musicien qui s'est éteint à l'âge de 72 ans dans la nuit du 23 au 24 juin. 

Né en 1948 à Fontenay-sous-Bois, Claude Le Péron s’était installé à Bouaye à côté de Nantes il y a une trentaine d'années après son arrivée à Nantes dés 1969.
 

LE bassiste de Jean-Jacques Goldman

Un musicien de tournée, c'est souvent un comparse précieux mais à durée de compagnonnage très limité. Surtout pour un artiste de la stature de Goldman. Pas avec Claude Le Péron. Le bassiste à accompagné Jean-Jacques Goldman sur scène de 1985 à 2003. Et encore personne n'a pris sa place ! Pour cause puisque c'est en 2003 que Jean-Jacques Goldman annonce qu'il arrête de donner des concerts pour se consacrer à sa carrière d'auteur-compositeur. 

Claude Le Péron est ainsi à la basse sur cette captation d'un titre joué live au Zénith de Lille en 2002 de la tournée "Un jour ensemble"
La rencontre entre les deux hommes remonte à 1983 sur le plateau de l'émission  "Champs Elysées" présenté par Michel Drucker. Claude Le Péron accompagne également le chanteur en studio pour deux chansons  "Je te donne" en 1985 et "Peur de Rien Blues" en 1987.

Dans une interview en 2003, il raconte au site Là Bas les circonstances de cette rencontre qui a changé sa vie.

Au sein du groupe, le bassiste était un compagnon plus qu'apprécié et c'est la disparition d'un de leurs proches que pleurent les survivants. Comme le montre la réaction émouvante de Michael Jones sur Twitter. Jean-Jacques Goldman n'était pas le seul chanteur superstar a avoir bénéficié des talents du bassiste puisque Claude le Péron a aussi accompagné sur scène et sur disque Laurent Voulzy ("Cœur Grenadine" en 1979 et "Bopper en Larmes" en 1983) et Alain Souchon ("Olympia 1983").

Un compagnon de la première heure des deux amis car il joue avec eux dès 1977 au sein du groupe Crystal.
 

Un pionnier de la scène rock nantaise

De fait, Claude Le Péron est un musicien-né et jusqu'à sa mort il jouera dans de nombreux groupes.

Dès son arrivée à Nantes en 1969, ce fan des Beatles, passé par le Club Med, joue dans de nombreux groupes locaux.

En 1972, il crée avec le guitariste Jean-Luc Chevalier (Magma, Tri Yann) un des groupes fondateurs de la scène rock nantaise: Zig-Zag.

Un groupe qui marquera de son empreinte l'histoire du rock nantais comme le confirme son grand spécialiste Laurent Charliot qui a bien connu Claude Le Péron.

"Zig-Zag c'est le premier groupe qui sort un disque à Nantes. Nous sommes en 1972. Il s'agissait d'un 45 tours . Zig-Zag c'est un groupe qui vient du bal (NDLR à l'époque les groupes qui  jouaient dans les bals pour faire danser les gens devaient connaitre plusieurs centaines des succés de l'époque ce qui en faisait une école redoutable pour les musiciens). Et comme à cette époque le bal était en perte de vitesse il décident d'écrire leurs propres compositions. C'est une première à Nantes et rapidement ils se font remarquer" explique Laurent Charliot.

Le groupe sort un 45 tours signé chez la prestigieuse maison de disque Pathé Marconi.

"My Lady Sun" dont les paroles sont signées par un jeune auteur appelé Boris Bergman qui se fera remarquer plus tard avec Alain Bashung notamment.

Le disque, c'est d'époque, sonne trés psychédélique et valide le clin d'oeil du nom du groupe à la marque de papier à rouler qui sert (parfois) à rouler des cigarettes qui font (souvent) rire.
Cette galette signe le début du groupe qui sévira jusqu'en 1977 et connaitra quelques hauts faits d'armes dont Claude Le Péron restera très fier, toujours selon Laurent Charliot.

"C'est un groupe nantais qui a eu la chance de passer au "Pop Club" de José Arthur (NDLR: une émission de radio célèbre qui faisait découvrir les musiciens à la France entière) et de donner un concert au Golf Drouot, le Saint Grââl à l'époque pour un musicien car cette salle a été le berceau du rock français en faisant démarrer des chanteurs comme Johnny Hallyday".
Johnny Hallyday que Claude Le Péron avait aussi accompagné sur scène à plusieurs reprises et à qui il a rendu hommage peu aprés sa disparition avec un concert de reprises de ses tubes.

Depuis sa parenthèse parisienne et son retour en terre nantaise Claude Le Péron, a formé et joué dans d'innombrables groupes comme le Dave Mackey Tree-o, les Rapalas,  After The Rain ou encore les Tontons Rockers, avec son fils Guillaume Le Péron.
 

Toujours prêt à jouer et à plaisanter

Tous les musiciens qui l'ont croisé décrivent un homme resté simple malgré son parcours professionnel d'exception, à l'humour ravageur et toujours prêt à jouer avec d'autres.

Ce qui explique les nombreux hommages rendus par la communauté des musiciens sur les réseaux sociaux.

Une anecdote semble résumer le personnage. Elle remonte à 2003 et à son aventure avec Jean-Jacques Goldman et la tournée "Un Tour Ensemble".

Alors que le chanteur présente chacun de ses musiciens au public Claude Le Péron, Nantais d'adoption entame le célèbre refrain de la chanson paillarde "De Nantes à Montaigu" qui se termine par "... la digue du c..".  La preuve ici à partir de 1.03:
La suite c'est toujours Laurent Charliot qui la raconte :

"Trois mois après le live, au moment du pressage du disque, le producteur appelle Jean-Jacques Goldman et lui demande qui créditer pour ces droits d'auteurs d'une chanson du patrimoine français tombé dans le domaine public. Goldman lui répond: "Tu mets Claude Le Péron". Voilà comment à la suite du nombre impressionnant de disques vendu, Claude s'est retrouvé avec un chèque de plusieurs milliers d'euros pour avoir chanté devant des milliers de personnes "De Nantes à Montaigu la digue, la digue du cul!".
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