Nantes : démantèlement d'un trafic de drogue dans le quartier des Dervallières, cinq interpellations

Ils menaçaient les locataires d'appartements pour y installer leur trafic de cannabis. Cinq hommes ont été arrêtés dans le quartier des Dervallières. Il passeront en comparution immédiate ce vendredi.

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C'est un épisode de plus dans la lutte contre la vente de cannabis dans certains quartiers de Nantes. 

Ce mardi 16 juin, la brigade des stupéfiants a démantelé une de ces "entreprises" qui s'activent dans les halls d'immeubles. Cinq personnes ont été interpellées. Le boss, un homme de 28 ans, ses deux lieutenants et des charbonneurs, des revendeurs qui "tenaient le magasin" en bas de l'immeuble concerné, en plein centre du quartier des Dervallières.

Le scénario est souvent le même. Le patron et ses associés s'occupent de recruter les revendeurs mais aussi les appartements qui vont servir de "nourrices", c'est à dire de lieu de stockage de la drogue avant la vente au détail.  Et pour cela, les dealers n'hésitent pas bien sûr à pratiquer l'intimidation. 

"Ils s'attaquent souvent à des personnes plus vulnérables nous explique une source proche de cette enquête, parfois des personnes sous curatelle, isolées qui n'osent pas refuser." Certains sont même contraints de quitter l'appartement dont ils sont pourtant locataires.

 

Ils frappent des locataires pour obtenir les clés

C'est ce qui s'est passé dans cet immeuble. Deux des interpellés n'avaient pas hésité à frapper un locataire pour qu'il leur confie les clés de son appartement. 

"Les intéressés usaient avec largesse des lieux pour faire fonctionner leur trafic de stupéfiants au pied de cette barre d’immeuble" ajoute-t-on au commissariat.

Celui qui dirigeait ce trafic était, comme ont dit, bien connu des services de police. Il sortait depuis à peine un an de prison où il avait purgé une peine de sept années pour d'autres faits.

Le vente des doses de cannabis se faisait tous les jours de midi à minuit dans le hall par les "charbonneurs"

"Le gérant du point de deal, nous dit le compte-rendu de la police était en lien permanent avec un appartement "nourrice" du trafic dont l'occupant des lieux de 25 ans était sollicité quotidiennement pour descendre des produits et réapprovisionner les ventes en échange de cannabis pour sa consommation journalière."

Et il y avait donc cet autre appartement nourrice dont le locataire avait été menacé et qui avait fui.

Après un mois d'enquête, les policiers des stups sont intervenus le 16 juin dès 6h du matin.

Cinq personnes ont été interpellées dont les deux auteurs principaux logés dans des hôtels, la nourrice, un individu présent dans le logement de la victime et un charbonneur.

 

Il tente de se débarrasser de son stock

Lors de son interpellation, la nourrice a tenté de se débarrasser de son stock en jetant par la fenêtre un sac contenant 2,666 kg de résine de cannabis. Dans l'appartement, ont également été saisis 240 grammes de "détails", soit 320 doses.

L'un des revendeurs a révélé aux enquêteurs qu'il conditionnait en trois ou quatre jours environ 10 kilos de résine en boulettes de 0.80g.

Le responsable du trafic a avoué se faire ainsi entre 250 et 400 euros par jour.

Deux charbonneurs ont également été interpellés à Laval deux jours plus tard.

 

Amertume chez les stup'

 
Les individus interpellés à Nantes sont passés en comparution immédiate ce vendredi. A la grande surprise des enquêteurs, du fait de la demande de renvoi d'une des parties, trois des protagonistes ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Une décision rare dans le cadre d'un dossier aussi bien ficelé, qui plus est, avec des aveux. 

Conséquence, ces personnes vont pouvoir retourner dans leur quartier. 

Chez les policiers, on ne comprend pas cette décsion qui risque de mettre en danger ceux qui ont parlé et qui n'incite pas à l'avenir à dénoncer ce genre de trafic.

 

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