Leur tribune est parue dans "Le Monde" en date de samedi. Son titre : "Face aux flux migratoires, nous, les maires, sommes au pied du mur"... Sept élus de grandes villes en sont signataires, des élus de droite et de gauche, dont Alain Juppé, Martine Aubry et Johanna Rolland, la maire de Nantes.
"Nous, les maires de grandes villes et de sensibilités politiques différentes, faisons un double constat", explique Johanna Rolland, invitée ce lundi 18 décembre dans notre édition régionale, il existe tout d'abord "une certaine urgence, parce que dans nos villes, souvent le 115, qui est le premier numéro d'appel à l'aide, est saturé", ensuite il y a "nécessité à moyen terme d'une réflexion à l'échelle locale, nationale mais aussi européenne."Pour Johanna Rolland, il s'agit là "d'humanité et de responsabilité". La maire de Nantes rappelle que "la France est un pays qui porte des valeurs profondes", parmi lesquelles "la question de l'accueil, de l'humanité, la question de ne pas laisser, à l'entrée de l'hiver, des hommes, des femmes, des familles dans des situations parfois de grande détresse. Oui, c'est notre responsabilité collective".
"Collectivement, nous devons faire plus", explique Johanna Rolland, "nous proposons à l'Etat d'être force de proposition dans ce dialogue avec lui car force est de constater que, dans chacune de nos grandes villes, il y a des situations d'urgence aujourd'hui, et les villes font bien au-delà de leur compétence légale."
"A Nantes, nous sommes la seule ville en France à gérer, pour le compte de l'Etat, un centre d'accueil des réfugiés, 100 personnes. Avec Nantes Métropole Habitat, notre bailleur social, c'est 300 personnes de plus qui sont logées".
Le mois dernier, lors de l'occupation de l'école des Beaux-Arts par les migrants, la ville avait proposé de mettre à disposition de l'état dix logements. "5 ont été attribués, ce qui permet aujourd'hui à 20 personnes d'être logées. Les 5 autres seront disponibles à partir du 8 janvier" constate la maire de Nantes.
Pour avancer sur la question de l'accueil d'urgence, Johanna Rolland demande également une table ronde "sur notre territoire, c'est main dans la main que nous y arriverons, la ville, l'Etat, le département, l'université mais aussi les associations", conclut-elle.