Elle s'appelle Eloïse Boisseau aka Miss Machine, vous ne la connaissez peut-être pas mais elle pourrait bien apporter un peu de fraîcheur à la scène nantaise et au-delà avec une pop rock savoureuse couchée depuis ce matin sur un mini-album. Interview...
"Plus rock que Vanessa Paradis, plus pop qu’Emmanuelle Monet ex-Dolly, voici Miss Machine, une Nantaise de 20 ans tout rond qui pourrait bien faire parler d’elle dans un très proche avenir".Voilà comment je présentais Miss Machine il y a pratiquement deux ans à l'occasion de la sortie de son tout premier clip De quoi j'ai l'air tourné dans un salon de coiffure nantais. Difficile de ne pas tomber sous le charme...
Quelques heures avant la sortie officielle de l'album, nous avons rencontré Eloïse du côté de la Cantine du Voyage à Nantes, histoire de profiter des derniers rayons de soleil. Timide mais heureuse, très heureuse, Eloïse nous a parlé d'elle, un peu, de l'album, beaucoup plus, de son père qui l'accompagne dans l'aventure, d'aujourd'hui et de demain... Interview.
Miss machine. Pourquoi ce nom ?
Miss Machine. L'idée était de donner l'impression d'un petit personnage très impersonnel, comme monsieur tout le monde ou madame bidule, pour avoir le côté individué ; et en même temps de garder l'ambiguïté sur le fait de savoir s'il s'agit d'un groupe ou d'une personne. Je ne voulais pas faire de la musique sous mon nom ou mon prénom parce que j'associais (peut-être à tort) cette démarche à la chanson française et que je voulais faire de la pop ! Avec ce nom, je me disais qu'il pouvait aussi peut-être y avoir un certain jeu par rapport à la lecture qu'on peut en faire selon qu'on le lise à l'anglaise ou à la française, ce qui peut aussi coller avec le style de musique que je fais : de la pop-rock aux influences plutôt anglophones, en français, avec des textes qui ne prennent pas forcément le pas sur la musique, contrairement à la chanson française, et même si je porte par ailleurs beaucoup d'attention à mes textes !
Le grand public ne te connait pas encore, peux-tu nous raconter ton parcours en quelques mots ? Tu es encore étudiante je crois...
Miss Machine. J'ai été lycéenne à Camus à Nantes, puis étudiante en lettres modernes et en épistémologie. Aujourd'hui, je suis doctorante en philosophie à Aix-en-Provence et la musique occupe une grande partie de ma vie...
Miss Machine. Oui c'est sûr, c'est lui qui fait de la guitare avec moi sur scène, ça aide beaucoup. Il joue bien, il est cool, il m'aide à faire ce que j'ai envie de faire, c'est une vraie chance.
C'est lui qui t'a éveillé à la musique ?
Miss Machine. On a toujours écouté de la musique ensemble, on est allé voir des concerts ensemble et j'allais le voir lui en concert. Depuis très jeune, j'avais envie qu'il m'apprenne à jouer de la guitare, lui avait tout autant envie de m'apprendre mais pendant très longtemps, on ne s'est rien dit, on n'a pas osé. Et finalement, un beau jour, je lui ai demandé et il m'a appris...
Mais c'est toi qui composes ?
Miss Machine. La musique et les textes, oui. Mais le batteur du groupe et mon père m'aident sur les arrangements, ils donnent leur avis en studio...
Tout autour est donc ton tout premier EP, ça fait quoi ?
Miss Machine. Ça fait du bien que ce ne soit plus un projet. Aujourd'hui, j'ai d'autres morceaux en chantier pour un autre EP, un album, un clip... on verra. Tout autour me permet de démarcher les bars, de trouver des concerts. J'espère qu'il plaira...
Miss Machine. Je trouvais le morceau Tout autour différent des autres, il parle des choses qui prennent un peu trop de place dans nos vies, des choses ou des personnes. Et comme tous les morceaux de l'EP sont un peu des morceaux de frustration ou des états d'âme, je trouvais qu'il résumait bien l'ambiance générale de l'EP.
Quatre morceaux, de la pop teinté rock ou l'inverse. Plutôt Beatles ou Rolling Stones ?
Miss Machine. Ah, ça dépend des morceaux et ça dépend des jours...
Quelles sont tes influences à part ton père ?
Miss Machine. J'écoute plutôt de la pop rock anglaise comme Kasabian, Oasis, Arctic Monkeys mais je ne suis pas sûre que ça se ressente dans ma musique. Déjà, je chante en français...
Et les disques que tu écoutes en ce moment ?
Miss Machine. Le nouvel album de Gaume.
Miss Machine. Oui, et tout le monde a été vraiment sympa, James a pris le temps qu'il fallait, Jeff pareil...
Et pourquoi la ville de Nantes ?
Miss Machine. J'ai bénéficié du CLAP* pour financer une partie de l'EP, c'est un dispositif de soutien aux jeunes avec à la clef une somme d'argent pour réaliser un projet.
Miss Machine. J'essaie de faire quelque chose de cohérent. Les photos, le dernier clip en date... ont été réalisés par le batteur du groupe.
Y'a plus qu'à, mais avec la pandémie... Comment comptes-tu vendre ton album ?
Miss Machine. Sur internet, et on a quand même quelques concerts...
Un EP et demain ?
Miss Machine. J'ai découvert que j'aimais les synthés. En ce moment, on est au Garage Hermétique (studio d'enregistrement à Rezé, ndlr) où il y a justement plein de synthés, c'est une vraie caverne d'Ali Baba. On va expérimenter des choses, écrire d'autres morceaux, réaliser d'autres clips et diffuser le plus possible...
Merci Eloïse, merci Miss Machine
propos recueillis par Eric Guillaud le 25 septembre 2020
Plus d'infos sur Miss Machine ici et là
* Qu'est-ce que le CLAP ?
Le Clap, Comité Local d'Aide aux Projets, est un dispositif de la Ville de Nantes qui offre la possibilité aux jeunes âgés de 16 à 25 ans d'être accompagnés dans la réalisation de leurs projets en lien avec la musique, la danse, le cinéma, l'environnement, la citoyenneté, etc..Toutes les infos utiles ici