Nantes : ouverture du procès après le meurtre sauvage de Marion Rousset en 2012

Il y a 4 ans et demi, le corps de Marion qui avait 14 ans était retrouvé sans vie, dans des toilettes publiques à Bouguenais près de Nantes. Son état mental a longtemps posé question aux experts.  Mais finalement il comparaît ce mardi 8 novembre devant la cour d'assises.

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Le procès d'un homme de 29 ans pour le meurtre et le viol d'une adolescente de 14 ans, retrouvée morte dans des toilettes publiques près de Nantes en 2012, s'est ouvert mardi devant la cour d'assises de Loire-Atlantique. L'accusé, Yannick Luende Bothelo, un Angolais de 29 ans corpulent, est entré dans le box peu après 09H00. Il comparaît pour l'assassinat et le viol de Marion, accompagné d'actes de tortures et de barbarie, ainsi que pour tentative d'assassinat et violences volontaires sur deux hommes âgés.

Interrogé en milieu de matinée sur son parcours de vie et sa famille, l'accusé a refusé de répondre aux questions de la présidente de la cour d'assises, Karine Pontchateau, après avoir indiqué en ouverture de l'audience qu'il comptait s'expliquer. "Je ne suis pas venu pour parler. (...) J'ai assez répondu. Vous connaissez déjà l'affaire. Si je l'ai fait, vous savez pourquoi. Moi en tout cas, je ne réponds pas", a lancé M. Luende Bothelo, crâne rasé et barbe fournie, gardant ses bras le long de son pull rayé.

Ca fait cinq ans que je dis que je répondrai pas aux questions,


a-t-il ajouté, avant de garder le silence complet face aux relances de la présidente.

Le corps sans vie de Marion, frappé de 68 coups de couteau, avait été découvert le matin du 19 mars 2012 par une passante, à Bouguenais (Loire-Atlantique), dans l'agglomération nantaise. L'enquête a montré que l'adolescente rentrait au domicile de sa mère, après deux semaines de fugue, lorsque sa route avait croisé la veille au soir celle de son meurtrier.

Yannick Luende Bothelo avait été interpellé l'après-midi même en possession du téléphone portable de la jeune fille, après avoir agressé deux hommes âgés. Connu de la justice pour des cambriolages et des vols divers, il avait brisé son bracelet électronique quelques jours avant les faits et était visé par un mandat d'arrêt. L'accusé avait reconnu en garde à vue avoir tué l'adolescente, expliquant être investi d'une mission divine et répétant qu'il voulait parler au président de la République de l'époque Nicolas Sarkozy.

Un premier collège d'experts avait diagnostiqué une "schizophrénie paranoïde" chez l'accusé et conclu à l'abolition de son discernement au moment des faits. Ce qui le rendait inapte à être jugé. D'autres experts avaient au contraire estimé qu'il pouvait être renvoyé devant les assises, ce qui avait été confirmé en décembre 2015 après une quatrième expertise psychiatrique.

L'avocate de M. Luende Bothelo, Carole Le Roux, compte plaider l'irresponsabilité pénale et demander à la cour d'assises l'hospitalisation de son client sous contrainte. Ce dernier risque la réclusion criminelle à perpétuité.

Le verdict est attendu le 18 novembre.

►Le point à la mi-journée avec Virginie Charbonneau et Thierry Poirier


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