Une centaine de policiers devant le palais de Justice de Nantes ce mardi 20 avril, réunis à l'initiative du syndicat Alliance, pour manifester leur mécontentement après le verdict rendu en appel dans l'affaire des policiers brûlés à Viry-Châtillon. Unité SGP Police-FO ne s'y est pas joint.
Les policiers ont répondu à l'appel du syndicat Alliance ce mardi midi devant le palais de Justice de Nantes. Ils réagissent avec virulence au verdict prononcé en appel par le jury populaire de la Cour d'assises des mineurs de Paris.
Il était reproché à 13 jeunes, âgés de 16 à 21 ans au moment des faits, d'avoir fait partie d'un groupe d'une vingtaine de personnes ayant attaqué avec des coktails Molotov deux voitures de police, le 8 octobre 2016 à Viry-Châtillon dans l'Essone. Deux agents, un homme et une femme, avaient été gravement brûlés. En première instance, 8 jeunes avaient été condamnés et 5 acquittés.
En appel, cinq jeunes ont été condamnés à des peines allant de 6 à 18 ans de réclusion criminelle pour tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique. Les huit autres accusés ont été acquittés lors de ce second procès. Une décision de justice qui suscite l'incompréhension chez nombre de policiers qui se sentent lâchés par les juges.
Sur l'un des tracts du syndicat Alliance on peut lire "clémence et laxisme, ça suffit". Sur les réseaux sociaux des policiers demandent que "les peines maximales prévues par le code pénal soient appliquées systématiquement pour les agresseurs de policiers, et soient incompressibles !"
La divergence de vue d'Unité SGP Police-FO dans les Pays de la Loire
Dans les Pays de la Loire, tous les syndicats n'ont pas appelé à cette manifestation. Philippe Boussion, pour le bureau régional Unité SGP Police-FO, se désolidarise de ce mouvement, qu'il comprend pourtant. "Crier aux loups avec la meute sans rien connaître d'un dossier, sans avoir assisté aux débats lors des audiences, ce n'est pas soutenir les victimes forcément déçues, c'est nourrir leur déception, leur colère".
Il ne nie pas "des faits commis à l'encontre de policiers d'une rare atrocité", il craint surtout que "l'émotion légitime suscitée par le verdict" soit "instrumentalisée". Et de rappeler que, en France, "on ne condamne pas sans preuves, que la justice ne se fonde pas sur l'émotion, et qu'une peine de 18 ans de réclusion quand on a 17 ou 18 ans ce n'est pas laxiste".
"Nos collègues victimes méritent notre compassion et soutien et nous regrettons le contexte peu serein dans lequel se rend la Justice, mais ce n'est pas une raison pour y participer" ajoute-t-il encore.