Dernière ligne droite pour le chantier de notre dame de Paris. La cathédrale doit rouvrir ses portes en décembre prochain. Cinq ans après l’incendie qui l’a ravagée, les artisans s’affairent à lui redonner toute sa splendeur. U une fonderie du Loroux-Bottereau confectionne actuellement les crêtes qui orneront la toiture de l’édifice.
Notre-Dame de Paris a retrouvé sa flèche, mais pas complètement sa toiture.
À 400 km de ce chantier titanesque, des ouvriers s'affairent à lui redonner de sa superbe. Depuis un mois, une fonderie à l'est de Nantes fabrique des crêtes métalliques.
"On met du plomb en fusion, du plomb qui est issu du recyclage des batteries de voiture, explique Richard Potiron, responsable d’atelier à la fonderie Lemer, nous le mettons dans un four, nous le montons à température à 450 degrés. Après, nous remplissons un moule en fonte dans lequel il y a une empreinte".
Une coulée dure à peu près une minute, le refroidissement, on va dire une nuit
Richard PotironResponsable d’atelier à la fonderie Lemer
Une méthode modernisée
Objectif, être le plus fidèle aux pièces conçues par Eugène Violet-le-Duc en 1850. Dessins d'époque, pièces d'origine et scans 3D du bâtiment ont permis de reproduire l'œuvre de l'architecte. Seule la méthode employée a été modernisée.
"On a décidé de faire du plomb coulé pour avoir une épaisseur constante de matière et pour ne pas justement retrouver les mêmes désordres qu'on avait sur les crêtes de Violet-le-Duc, explique Axelle Ponsonnet, architecte au sein de la maîtrise d’œuvre de Notre-Dame de Paris, Les feuilles de plomb étaient trop fines, elles étaient rechargées à l'étain, donc ça crée des espèces de poids contrepoids, ça crée des fissures".
L'entreprise est spécialisée dans les alliages de plomb dédiés à la pêche, la radioprotection et le nautisme. Cette commande représente seulement 5 % de son chiffre d'affaires annuel. L'aubaine se trouve plutôt dans la notoriété du chantier.
"C'est l'occasion aussi de réhabiliter ce matériau plomb qui est tellement décrié et donc faire ça autour de Notre-Dame pour une pièce qui va durer, j'espère plus de 1 000 ans, c'est assez emblématique", explique Laurent Lécole, directeur général de la fonderie Lemer.
La livraison des pièces est prévue dans le courant du mois, elles seront installées sur la toiture de la cathédrale d'ici début juin.
Le reportage d'Alexis Delacour, Florence Mathieux, Cathy Colin et Valérie Brut
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