Le mouvement de soutien est en train de dépasser les réseaux sociaux et les manifestations. Il se concentre sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes où des sympathisants des opposants viennent les aider à supporter le projet et à tenir contre les violences policières, au moins le temps d'un week-end.
Le week-end est arrivé, ensoleillé, et avec lui, une vague de soutiens. Ils portent les mêmes idéaux, admirent les projets d'agriculture urbaine. Ils voulaient voir de leurs yeux ce que l'on rapporte dans les médias. Ils voulaient manifester les opinions auprès des résistants de la ZAD, et face aux forces de l'ordre.
Sur place, notre équipe de journalistes a rencontre Ben. Il est étudiant à Amiens et a fait la route ce vendredi. En stop où il a rencontré "un ami zadiste" qui l'a emmené jusque là. C'est sa première venue, et par la même occasion sa première lutte. Ben, couvert d'une capuche lilas, disait tourner en rond chez lui. "Avant, je n'avais pas le temps, d'autres choses à faire", mais les incidents de cette dernière semaine l'ont décidé.
Il ne compte pas rester : "chacun a ses obligations" dit-il désolé, pendant qu'il sèche les cours. "J'espère que j'aurai apporté ma pierre à l'édifice. Le week-end est là, et l'appel à venir en masse ce dimanche va apporter du monde. Quand il y aura plus de soutiens, moi je pourrais me permettre de repartir".
Dans un coin paisible de la ZAD, où l'on entend les oiseaux plutôt que les lacrymos, Ben raconte ce qu'il voit : "c'est choquant".
C'est une lutte pour des idées. Du côté de la police, ça parle de lois, de justice, mais il n'y a pas de respect dans ce qu'il s'est fait ici. Ce qui se construit ici, ce n'est pas à base de lois, c'est à base d'humains, de sentiments, de gens qui construisent des projets ensemble. Le problème c'est qu'on échange uniquement avec des gens qui nous parlent de lois, de lois, de lois... Sauf que la loi, elle est faite par des gens qui ne comprennent pas ce qu'il se passe ici. Et du coup on a beau essayer, le dialogue, il n'y en a pas, parce que c'est vraiment des parties qui ne se rencontreront jamais, et qui ne se comprendront jamais s'ils ne font pas l'effort d'aller l'un vers l'autre.
A la question de son rapport à la violence, Ben répond "je me sens violent à l'intérieur mais je ne suis pas passée à la violence. (...) La violence, ça ne résout rien", loin des discours des prétendus "black blocs" décrits certaines fois.