Lutte contre la transphobie. “Notre existence n’est pas un débat”, près d'un millier personnes réunies à Nantes

Après la publication d’un projet de loi visant à limiter l’accès aux bloqueurs de puberté et traitements hormonaux aux mineurs, 800 collectifs LGBTQI+ avaient lancé un appel national à manifester ce dimanche 5 mai.

 “Mon fils est trans et c’est ma plus grande fierté”, lit-on sur la pancarte d’une femme, debout au milieu d’un millier de manifestants rassemblés sous les Nefs à Nantes (Loire-Atlantique). Ce dimanche 5 mai, tous et toutes ont répondu à un appel à manifester national lancé par 800 collectifs et associations LGBTQI+, pour lutter contre la transphobie.

Un climat hostile aux personnes trans

Ces associations dénoncent un climat hostile aux personnes transgenres. Elles racontent ne pas se sentir en sécurité dans la rue, et être victimes de stigmatisation dans les médias ou encore la sphère politique.  "Aujourd'hui, on se sent vraiment agressés et on se doit de réagir", avance une personne mobilisée ce dimanche.  

La proposition de loi déposée le 11 avril dernier par une sénatrice du parti Les Républicains n’a pas arrangé les choses. Le texte vise à empêcher tout changement de genre physiologique avant la majorité. Notamment, en interdisant l’accès aux bloqueurs de pubertés et aux traitements hormonaux aux mineurs.

Une privation insupportable pour les collectifs mobilisés, qui arguent que la décision d’accorder ou non de tels traitements doit demeurer une décision prise par le médecin généraliste avec l'accord des parents.  "Les personnes mineures trans iront mieux si vous ne les agressez pas avec vos paroles et vos propositions de lois transphobes", scande une personne militante au micro, avant de poursuivre, "votre politique va entraîner une recrudescence d'agressions légitimées par vos propos et vos actions". 

Pour Gwenola Cordaro, militante de l'association Nosig, cette proposition de loi "vise les plus fragiles d'entre nous, les mineurs trans". Pour elle, ce texte est même dangereux. "On veut leur interdire de faire des transitions alors que ce sont ces transitions qui leur sauvent la vie. On prétend vouloir les préserver alors qu'on les enferme dans leur dysphorie de genre et on risque de les pousser jusqu'au suicide", avance la militante. 

Un livre anti-trans décrié

La récente sortie d’un livre anti-trans intitulé Transmania, écrit par Dora Moutot et Marguerite Stern, a encore un peu plus accru le sentiment d’être pris pour cible chez les personnes LGBTQI+.

Publié chez Magnus, l’ouvrage est ciblé par deux plaintes de SOS Homophobie et Stop Homophobie. Des affiches publicitaires ont d’ailleurs été retirées à Paris et à Lyon, la mairie de Paris ayant dénoncé un “discours haineux” envers les personnes trans.

Au-delà de la publication de ce livre, les manifestants dénonçaient la progression de l'extrême droite, connue pour ses positions anti-trans. 

Les agressions envers les personnes LGBTQI+ en hausse 

Malgré les récentes avancées législatives, les violences homophobes et transphobes continuent de progresser en France. En 2021, une étude rapportait que les plaintes pour crimes et délits anti-LGBT+ avaient augmenté de 28% par rapport à l'année 2020.

Visionnez le reportage d'Eléonore Duplay et Denis Leroy 

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“Notre existence n’est pas un débat” : mille personnes réunies à Nantes pour dire non à la transphobie et à la progression de l’extrême-droite ©France Télévisions

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