"On n'a eu aucune visite cette année", le nombre d'oiseaux en chute libre en ville, on vous explique pourquoi

Les citadins le constatent, les oiseaux sont de moins en moins nombreux à venir leur rendre visite dans leur jardin. Le verdier, le bouvreuil, le moineau friquet disparaissent. Tout comme à la campagne, les oiseaux souffrent notamment du manque d'insectes dont ils se nourrissent.

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Sur la petite plateforme en bois, un couple de pigeons ramiers se repait d'un cocktail de graines disposées là par le propriétaire de ce jardin, en ville. Soudain, une chatte à l'instinct chasseur très développé, court depuis le fond du jardin et saute sur la mangeoire, avec l'idée, elle aussi, de se faire un bon repas. 

Le couple de pigeons s'envole, ce ne sera pas pour cette fois-ci. 

Le chat, prédateur des oiseaux, ce n'est pas une découverte. Mais ce qui est inquiétant, c'est lorsqu'il est en trop grand nombre comme ça peut être le cas dans certains quartiers et qu'il contribue à faire diminuer une population d'oiseaux déjà malmenée par d'autres phénomènes.

La faute, en partie, aux pesticides

Philippe Brisemeur, bénévole à la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) de Loire-Atlantique, le constate lui aussi, la baisse du nombre d'oiseaux en ville est une réalité. Elle suit la même courbe qu'à la campagne, et pour des raisons quasi similaires.

Si, dans le monde rural, les pesticides qui déciment les insectes, nourriture des oiseaux, est une raison importante avec le manque de haies (lieux d'habitat), en ville, on constate que les mêmes causes ont les mêmes effets.

"Il n'y a qu'à prendre l'exemple du pare-brise, explique Philippe Brisemeur, on n'a plus besoin de s'arrêter pour le nettoyer, il n'y a plus d'insectes ! En ville, on ne voit plus rien non plus dans la lumière des lampadaires !"

Selon une étude qui date déjà de plusieurs années et publiée dans la revue PLOS.One, plus de 75 % des insectes ont disparu en moins de 30 ans, en Europe.

LIRE AUSSI : Disparition des insectes en Europe, un déclin "surprenant par son ampleur, et grave"

La difficulté pour trouver où nicher

En ville, la rénovation des bâtiments est également un vrai problème. Certaines espèces ne trouvent plus où se loger.

"L'exemple type, cite Philippe Brisemeur, c'est le martinet qui vit dans le bâti des vieux immeubles. On fait des bâtiments de plus en plus étanches pour les isoler, on ferme tout." Le martinet ne peut plus y loger.

À la campagne, les vieux corps de ferme sont rénovés pour devenir des maisons d'habitation, les chouettes, les chauves souris, les hirondelles ne peuvent plus y habiter. En ville, c'est le même problème avec la perte des vieilles bâtisses et la construction de bâtiments modernes qui ne prévoient pas de loger des oiseaux.

Quand ce n'est pas la destruction des vieux immeubles, c'est leur isolation thermique qui retire toute possibilité de nicher. Pourtant, des solutions existent.

"À Guérande, raconte Philippe Brisemeur, ils ont refait les remparts. On (la LPO) a travaillé avec eux pour qu'ils mettent des nichoirs".

Des conseils utiles

Concernant la prédation par les chats, la LPO conseille de ne pas les faire sortir au printemps le matin et le soir, heures privilégiées de chasse pour eux et de les équiper de colliers de couleur ou avec une clochette pour que leurs proies soient alertées.

Si on souhaite nourrir les oiseaux (seulement de la mi-novembre à la mi-mai), placer de préférence la mangeoire en haut d'un piquet de métal, au milieu d'une parcelle dégagée, afin que les oiseaux qui viendront y manger voient arriver le prédateur.

Pour la nourriture, préférer les graines de tournesol noires aux boules de graisse qui se dégradent.

Le bouvreuil disparait pendant que la pie festoie

Selon le bénévole de la LPO des Pays de la Loire, plusieurs espèces sont de plus en plus rarement observées dans nos jardins citadins : le bouvreuil qu'on ne voit quasiment plus, le moineau friquet, le tarin des aulnes, le verdier, la sittelle torchepot et certaines grives.

Avec le réchauffement climatique, le pinson du nord se serait également raréfié, il n'a plus besoin de redescendre par chez nous pour passer l'hiver.

En revanche, pies et corneilles ont apparemment trouvé à survivre en ville. Ces charognards aiment nos poubelles, nos déchets alimentaires abandonnés dans la rue. Ils contribuent au nettoyage. Nous pouvons les en remercier. On aurait même vu des pies s'attaquer à des nids de frelons asiatiques.

Participer au comptage

La raréfaction des oiseaux, un constat qu'a fait cette Nantaise : "J'avais posé des graines dans du saindoux, sur une plateforme, personne n'est venu, à part des escargots, dit-elle. On n'a eu aucune visite cette année."

On peut, si on le souhaite, participer aux études scientifiques sur l'importance des populations d'oiseaux. Chaque année, en collaboration avec le Muséum National d'Histoire Naturelle, la LPO organise des sessions de comptage les derniers week-ends de janvier et de mai. 

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