Parcoursup 2024. CIO, coach individuel, des clés face à l'inquiétude liée "à l'injonction aux projets"

Mercredi 17 janvier, s'ouvrent les inscriptions sur la plateforme Pacoursup pour tous les lycéens, l'heure de faire des voeux et d'envisager un avenir professionnel. Une angoisse pour certains. Comment bien s'informer ? Comment gérer cette période de stress pour les enfants autant que pour les parents ? Quels outils sont à leur disposition ?

Stress, incertitude, pression scolaire ou parentale. Pour beaucoup de jeunes, l’orientation est un casse-tête.

Dans chaque établissement public, comme au lycée Jean Perrin de Rezé, un conseiller ou psychologue de l’éducation nationale est à l’écoute.

Trois demi-journées par semaine, Frédéric Allain reçoit les élèves qui le souhaitent avec ou sans leurs parents.

Les rendez-vous sont pris d’assaut. Mais, sur une année, son service ne peut voir que la moitié des élèves.

"En début d'année, on a beaucoup de lycéens en Terminale qui s'inquiètent, explique Frédéric Allain, psychologue de l'éducation nationale, au fil de l'année, on est plutôt sur des Premières ou des Secondes qui anticipent pour l’après-bac".

"J'étais vraiment stressé"

Pour Chloé, Elliot et Paul, l’heure des choix sur Parcoursup est arrivée avec plus ou moins de certitudes.  

Franchement, ça va un peu mieux, mais il y a un mois, j'étais vraiment stressé

Paul Bonnin

Élève en terminale générale

"Jusqu'ici, je voulais faire professeur, mais on ne m'avait pas parlé de la prépa, et mon professeur référent, je lui ai demandé : est-ce-qu'il y a, peut-être, d'autres choses que je pourrais faire parce que j'étais quand même peu renseigné, il faut peut-être mettre plusieurs voeux ?", raconte Paul Bonnin, élève en terminale générale.

"Je n'ai pas une idée précise de métier en tête, j'ai ma poursuite d'études, mais pas de métier", explique Chloé Bouchard, élève en terminale sciences technologiques et innovation du développement durable.

"L'information, on nous en donne, mais il faut quand même aller la chercher, explique Elliot Lindenbaum, élève en terminale générale, dans la mesure où on ne va pas nous faire des heures de cours sur Parcoursup".

Une "inquiétude à l'injonction aux projets"

Les jeunes en difficulté, sans aucun projet, bénéficient de parcours personnalisés. 
Mais tous peuvent se rendre dans les CIO de secteur, les centre d’information et d’orientation.
Un service public gratuit de l’éducation nationale. Dont l’une des nouvelles missions est de dédramatiser Parcoursup…

"C'est difficile quand, soit même, on est en construction, de pouvoir se projeter vers l'avenir, explique Hélène Pagès, directrice du CIO de Rezé Sud Loire, donc ça, c'est vraiment le 'Je ne sais pas quoi faire', et puis ce qu'on retrouve aussi beaucoup, c'est cette inquiétude à l'injonction aux projets, ils ont l'impression que, dès la 3e, la 5e, la 2nde, on leur demande d'avoir un projet. Alors que ce que le Ministère souhaite, ce que nous, on souhaite, en les accompagnant, c'est les mettre en démarche de projet ".

Se recentrer, réfléchir

Reste ce constat, de plus en plus de familles qui le peuvent, font appel à des coaches d’orientation privés.

Une démarche assumée par Lou, élève en terminale scientifique et ses parents. Pour 500 euros, en cinq séances, la coach, a réalisé un bilan approfondi de sa personnalité.

"Lou a fait le choix de trois métiers, infirmière, psychomotricien et éducateur spécialisé", explique Laurence Esnault, coach d'orientation. 

"On était perdus (...) on pourrait se dire, essayer de faire une année de médecine, pourquoi pas ? c'est quoi une année dans une vie ? témoigne Mickaël Sorin, le père de Lou, mais à chaque fois, on se disait, non si elle se vautre, comment on va la retrouver ? Le fait de la poser, qu'elle fasse ses cinq séances, c'était bien".

"Le coaching d'orientation permet de se recentrer, de réfléchir, d'avancer dans son processus, explique la coach de Lou, c'est vraiment un temps pour soi".

"Ça me reconfirme sur comment je suis avec les autres, témoigne Lou, j'ai pris confiance en moi".

Les élèves ont jusqu’au 14 mars pour formuler leurs vœux sur Parcoursup.

Le reportage de Juliette Poirier, Jean-Marc Lalier et Stéphane Kazadi

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