Plainte de la soprano mayennaise Chloé Briot pour agression sexuelle : Roselyne Bachelot avise le parquet

Le ministère de la Culture a annoncé mardi 8 septembre avoir procédé à un signalement auprès du procureur de la République, après la plainte pour agression sexuelle déposée par la soprano mayennaise Chloé Briot contre un baryton.

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Le 17 août dernier, dans la revue musicale "La lettre du musicien", la soprano Chloé Briot a accusé d'agressions sexuelles répétées un collègue chanteur qui tenait le rôle principal masculin dans la production de l'opéra "L'inondation" de Joël Pommerat.
           
"Mme Briot a déposé plainte auprès du parquet de Besançon concernant des faits qui se sont déroulés lors de spectacles à Paris, Rennes, Nantes et Lille, car l'acteur principal, qu'elle met en cause, est domicilié sur le ressort du tribunal judiciaire de Besançon", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.
           
Une enquête préliminaire pour agression sexuelle a été ouverte le 15 mai et "une confrontation sera organisée", a indiqué Etienne Manteaux.
           
Le chanteur mis en cause a de son côté déposé une plainte pour dénonciation calomnieuse auprès du parquet de Besançon, ont affirmé à l'AFP ses conseils, Me Anna Branellec et Sophie Soubiran.
 

A Paris, Rennes et Nantes            

Selon Chloé Briot, les faits remontent entre octobre 2019 et février 2020, sur le plateau de l'Opéra-Comique à Paris où le spectacle a été créé, ainsi qu'aux Opéras de Rennes et de Nantes, où il avait été repris.
           
"Le ministère de la Culture a décidé de procéder à un signalement auprès du Procureur de la République au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale"
, indique-t-il dans un communiqué. Il "entend, plus généralement, manifester sa ferme volonté de prendre toute la mesure des violences sexistes et sexuelles dans le milieu musical".
 
Un travail d'alerte, de prévention et d'accompagnement des structures de formation, de production et de diffusion sera ainsi mené en lien avec le Centre National de la Musique, "en y associant les représentants des artistes", ajoute le ministère. "Le résultat de ce travail sera présenté à la ministre de la Culture (Roselyne Bachelot) à la fin de l'année 2020".
           

Dans un entretien à "La lettre du musicien", la soprano dit vouloir en "finir avec la loi du silence qui règne à l'opéra". "Pendant les répétitions et les filages, je n'arrivais pas à dire à mon collègue que sa manière de me toucher me déplaisait", ajoute-t-elle.
           
"Certes, nous devions jouer une scène de sexe, mais il agissait toujours au-delà du cadre des propositions du metteur en scène et me faisait systématiquement passer pour une +chieuse+ auprès de ce dernier",
dit l'artiste, qui tenait le premier rôle.
           
"Terrorisée à l'idée de mettre le bazar dans la production",
selon ses termes, elle s'est tue durant les répétitions avant la première à l'Opéra-Comique.
           
Au moment de la reprise du spectacle à Rennes, en janvier, puis à Nantes, les attouchements se sont reproduits, affirme-t-elle. "En pleine représentation, il a palpé mon sein droit comme de la pâte à modeler" et dans une autre scène "il a écarté violemment mes jambes en mettant sa tête sur mon sexe", a-t-elle dit à la revue musicale.
           
Elle affirme que ce comportement n'a pas changé bien qu'elle l'ait signalé au metteur en scène et aux directeurs d'opéra concernés, jusqu'à ce qu'Olivier Mantei, directeur de l'Opéra-Comique, écarte le chanteur des reprises prévues jusqu'en 2024.
           
 
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