En France, Nantes est le seul aéroport civil à posséder sa propre fauconnerie. Trois effaroucheurs et trois buses dont les missions sont d’effrayer les oiseaux pour éviter qu’ils percutent un avion ou pire, se prennent dans les réacteurs.
Tucuman, Era et Sitchi sont des athlètes de bas vol. Ces trois buses de Harris vivent et travaillent à l’aéroport de Nantes auprès d’Anthony Renaud et son équipe de fauconniers. Au-delà de leurs missions de sécurité incendie et secours à la personne au sein de l’aérogare, ils doivent aussi effaroucher les oiseaux pour éviter les collisions avec les avions et ainsi les incidents éventuels.
800 incidents de ce type sont répertoriés chaque année sur l’ensemble des aéroports français
Anthony Renaud
Il veille, chaque jour, à ce que cela ne se produise pas à Nantes, car les conséquences peuvent être importantes pour les compagnies et l’aéroport. "Des avions cloués au sol, des passagers qui doivent être transférés sur un autre vol, des réparations éventuelles, notamment si un réacteur est touché".
Fais-moi peur si tu peux
Pour effrayer les oiseaux et les quelques mammifères qui rôdent sur les pistes, les effaroucheurs utilisent des moyens techniques comme des fusées détonantes ou crépitantes (bruit de feu d’artifice) ou un système de haut-parleurs avec des bruits d’oiseaux enregistrés.
Les faucons du ciel
À Nantes, en plus de ces moyens techniques, trois effaroucheurs ont été formés à la fauconnerie depuis 2017 pour travailler avec des buses de Harris et bientôt un faucon sacre, un rapace de haut vol qui monte plus haut et attaque en piqué à la différence de la buse, qui chasse plus bas en poursuiveur. "La buse de Harris se prête bien à ce type d’exercice, confie Anthony. C’est un oiseau social, très maniable, avec un instinct de chasseur, mais obéissant".
Un entraînement de haut vol
Comme des athlètes de haut niveau, les buses sont entraînées régulièrement et pesées quotidiennement. Leur poids doit respecter une certaine fourchette qui peut varier de seulement quelques dizaines de grammes. "Si son poids est trop élevé, elle peut décider de ne pas voler, car elle n’aura pas faim. Et si à l’inverse, son poids est insuffisant, elle peut être trop faible pour voler" explique Anthony.
En intervention, les buses sont au poing des fauconniers. Ce sont ces derniers qui décident de les envoyer ou non chasser les oiseaux en fonction du va-et-vient des avions. "Nous sommes toujours en communication avec la tour de contrôle". Anthony et son équipe comptabilisent environ 1500 interventions d’effarouchement à l’année. Certains aéroports français font appel à des fauconniers pour effectuer ces missions d’effarouchement, mais Nantes est le seul aéroport civil à posséder sa propre fauconnerie.
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