Portrait. Mathilde déniche de vieilles photos en brocante pour les transformer en drôles d'œuvres d'art

Dans l'univers artistique de Mathilde Lemonnier, une peintre et dessinatrice nantaise, les vieilles photos de famille ont droit à une seconde vie à travers sa série de détournements intitulée "Les Monstrueux Ancêtres et Autres Bondieuseries".

Cette aventure, débutée par hasard lors de la conception d'une affiche de spectacle, a permis à Mathilde de plonger dans son histoire personnelle et de revisiter le passé avec une touche d'humour et de créativité.

"Quand j’ai montré l’affiche à mes parents, ils ont trouvé ça super drôle, ils m’ont sorti le carton de photos de famille et ils m’ont dit, fais-nous rire." Mathilde, née dans une famille normande imprégnée de souvenirs de guerre, a donné naissance à la série "Les Monstrueux Ancêtres et Autres Bondieuseries" lorsqu'elle a commencé à dessiner sur une vieille photo de famille pour créer une affiche artistique.

Un art qui parcourt l'histoire

La peintre a utilisé ses détournements pour poser des questions à ses parents et à sa grand-mère sur leur enfance et sur les souvenirs qu’ils avaient des deux guerres mondiales. Très vite, les peintures sortent du cadre familial.

J’ai fini par les exposer et j’ai tout vendu. On a plus du tout de photos de famille.

Mathilde Lemonnier

Artiste

Devenu un travail obsessionnel, Mathilde parcourt les brocantes à la recherche de photos de familles abandonnées datant de 1890 à 1950. Cette période, marquée par le début de la photographie et englobant les deux guerres mondiales, attire particulièrement son attention.

"Je travaille avec une technique à l'eau et je trouve dans ces photos anciennes une esthétique et une dégaine qui me fascinent. Les gens sont un peu coincés, la photo, c'est un grand moment à cette époque."

Des inspirations particulières

Depuis ses débuts en 2009, Mathilde a créé pas moins de 800 détournements. Elle puise son inspiration par son vécu personnel, les événements actuels et les émotions qui la touchent. Après des problèmes de santé, elle a exploré des détournements anatomiques.

"Je ne mettais des annotations pas médicales, mais plutôt ce qu’il se passe dans le cerveau d’une femme, être à la fois jolie, intelligente. La femme est considérée comme beaucoup plus fantasque et rêveuse et dans le cerveau de l’homme, les responsabilités, le travail, les soucis…"

L'artiste, curieuse de nature, ne connaît pas l'histoire derrière chaque photo achetée en brocante. Cependant, elle a parfois découvert des annotations ou des lettres d'amour cachées derrière des images encadrées.

Aujourd'hui, Mathilde souhaiterait présenter une nouvelle exposition, enrichie par des cartels narratifs détaillant l'histoire de chaque personnage représenté dans ses détournements. 

Facebook : Les Monstrueux Ancêtres et autres bondieuseries
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