Premier job d'été. "C'était le pied", Marius, cuisinier dans un des pays les plus heureux du monde

Gagner de l'argent sur son lieu de vacances, c'est l'expérience tentée par Marius l'année de ses 16 ans. Le Nantais raconte comment il est devenu cuisinier à Copenhague pour son premier job d'été.

"Hvor er toilettet ?

— Første dør på venstre hånd"

Ce dialogue, Marius l'a eu plus d'une fois en juillet 2016. "Où sont les toilettes ?", "Première porte à gauche". Héritage de son premier job d'été, cet échange est le seul qu'il ait eu en danois. 

Cette année-là, le jeune homme était parti en vacances à Copenhague, avec ses parents et son frère aîné. Depuis six ans, la petite famille nantaise avait pris l'habitude d'y poser ses valises le temps d'une ou deux semaines. Mais cette fois, il était question de rester un mois. 

Ça pourrait être sympa que tu te trouves un job d'été, ici ?

La mère de Marius

"Ça pourrait être sympa que tu te trouves un job d'été, ici ?", lui avait alors lancé sa mère. "Je n'avais pas vraiment envisagé de passer mes vacances à bosser…", admet Marius. D'abord un peu contrarié par la proposition, le jeune homme a ensuite pensé à l'argent qu'il pourrait gagner et aux souvenirs qu'il pourrait se créer en travaillant à l'étranger. 

Ni une, ni deux, le garçon d'alors 16 ans est allé toquer à la porte la plus proche. "L'appartement qu'on avait loué donnait sur une petite place investie par un festival de musique de jazz, un seul restaurant servait à manger pour les personnes présentes. Je n'ai pas cherché plus loin, je me suis présenté et les patrons m'ont pris dans la foulée", raconte Marius. 

Au Danemark, les mineurs peuvent travailler à partir de 13 ans. "Mais pour éviter trop de papier, je n'étais pas déclaré…", confie le jeune homme à demi-mots.

Bonheur danois 

Chaque jour, des milliers de personnes venaient profiter du souffle des saxophones et des vibrations des violons sur la placette. "L'ambiance était incroyable, loue encore Marius. Le restaurant n'avait pas l'habitude d'accueillir autant de monde, donc j'étais le bienvenu pour donner un coup de main".

Tablier noir noué autour de la taille, l'adolescent était affecté à la cuisine. "Parfois, je faisais un peu de service, mais ma mission principale était de faire cuire les croissants pour les petits-déjeuners", détaille-t-il.

Les patrons ne nous pressent pas, donc tout le monde rit et personne ne stresse

Marius

Et malgré la forte affluence, Marius assure n'avoir jamais ressenti de pression : "Au Danemark, le travail est un moyen, pas une finalité comme en France. Concrètement, les patrons ne nous pressent pas, donc tout le monde rit et personne ne stresse… C'est une manifestation du "Hygge", un terme indéfinissable qui représente le bonheur danois". 

D'après le rapport annuel sur le bonheur dans le monde du Réseau des solutions pour le développement durable des Nations unies, le Danemark est le second pays où l'on est le plus heureux. 

Travail le matin, vacances l'après-midi

Pour aller travailler, Marius n'avait qu'à sortir de chez lui. "C'était le pied", lâche-t-il. Un confort qui lui permettait ainsi de commercer tôt le matin, à 7 h, pour avoir son après-midi de libre. 

Ainsi, l'été de ses 16 ans ne s'est pas résumé au travail. Quand arrivait l'heure du goûter, Marius était libre de rejoindre ses parents ou des amis rencontrés sur place pour profiter de Copenhague. "On se promenait dans les parcs, on allait à la plage, on allait boire des coups… C'était comme si j'étais quand même en vacances", souligne-t-il. 

On se racontait nos vies en anglais parce qu'aucun de nous ne savait parler danois

Marius

D'autant plus que cette fois, le jeune homme pouvait se faire plaisir avec son propre argent ; gagné en travaillant. "Même si je m'en suis surtout servi pour m'offrir ma première paire de basket bien chère, à 160 euros", admet-il dans un rire.   

Huit ans plus tard, Marius assure que ce premier job d'été lui a surtout fait gagner des souvenirs : "je travaillais avec un Allemand, un Italien, une Espagnole et une Grecque… On se racontait nos vies en anglais parce qu'aucun de nous ne savait parler danois, la seule chose qu'on savait dire c'était la localisation des toilettes puisqu'on nous la demandait tout le temps".

Le jeune homme assure que c'est une période de sa vie qu'il n'oubliera jamais. Amoureux de Copenhague, il a d'ailleurs réitéré l'expérience l'année suivante puis travaillé en tant que journaliste dans la capitale danoise pendant quelque mois en 2021. 

Désormais de retour en France pour les études, le Nantais compte bien y retourner un jour. Mais avant, le baroudeur dans l'âme, veut découvrir d'autres facettes du globe. 

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