Premier job d'été : "il me laissera de bons souvenirs", Tya, vendeuse de glace avec son petit ami en Vendée

Comme beaucoup de jeunes, Tya a découvert le monde du travail à l'occasion d'un premier emploi saisonnier en juillet. Vendeuse de glace le temps d'un été, elle souhaite mettre de l'argent de côté pour financer ses études.

Casquette rouge vissée sur la tête, Tya sert une énième glace à la vanille. Le parfum le plus convoité selon elle. 

Ce midi-là, au bord du port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée), les gestes de la jeune femme sont automatiques. "Vous souhaitez une ou deux boules ?", "En cornet, ou en pot ?". Elle pose ces questions comme l'on fredonne le refrain d'une chanson connu par cœur. Puis, le sourire aux lèvres, elle répond aux demandes des clients avec tout autant d'aisance. 

On est fin juillet et, aujourd'hui, c'est le dernier jour de son premier job d'été. À 18 ans, Tya sort tout juste du lycée. D'après une étude commandée par StaffMe en 2022, plateforme en ligne répertoriant des emplois étudiants, elle fait partie des 25,2 % de jeunes bacheliers à avoir cherché un travail pour l'été.

De ce premier emploi saisonnier, Tya assure qu'elle gardera en tête le plaisir d'avoir rencontré du monde, des habitants de la station balnéaire aux touristes étrangers.

Mais, entre deux boules de glace, elle admet avoir hâte de rendre son tablier. "C'était formateur, mais je suis contente que ça se termine", confie-t-elle, l'air un peu fatigué malgré son large sourire. Il faut dire que les journées de la jeune femme sont à rallonge.

Tya est censée travailler 7 h par jour, mais c'est sans compter les heures supplémentaires. "Ce sont les clients qui rythment notre journée. Tant qu'il y a du monde pour acheter nos glaces, on ne ferme pas", détaille-t-elle. 

Dans ce métier, soit on s'adapte vite au rythme, soit on galère longtemps

Jackson Cabrié

patron de Tya

Lors de ses premiers jours, la Ligérienne avait peur de ne pas suivre la cadence : "l'objectif est d'éviter les longues files attente, alors on doit aller vite. C'est déstabilisant au début."

Mais, la jeune vendeuse a vite pris le coup de main." Dans ce métier, soit on s'adapte vite au rythme, soit on galère longtemps. Avec Tya, ça a été naturel", commente Jackson Cabrié, son patron, régulièrement présent dans la boutique. 

Pendant que Tya s'occupe de servir les clients, un autre saisonnier s'occupe de ranger les bacs à glace. Ce jeune homme de 18 ans n'est autre que son petit copain. "Avec des amis, on a déposé une dizaine de CV à Saint-Gilles pour trouver un job d'été. Avec Jordan, on a eu la chance d'être pris au même endroit", raconte la jeune femme. 

Ce jour-là, la bonne humeur de Jordan cache une légère appréhension. "Tya a fini ce soir, mais moi, j'ai encore août à faire…", informe-t-il dans un souffle. "Tu vas réussir à te réveiller sans mon aide ?" lui lance Tya, un brin moqueuse. 

Un air de vacances

Quand vient l'après-midi, entre le service du matin et le service du soir, Tya et Jordan retournent dans le camping où ils louent un emplacement. "Ça nous coûte 215 euros chacun pour un mois. C'est la solution la moins chère pour pouvoir travailler ici et ça donne l'impression d'être en vacances", souligne la jeune femme.

Véhiculée, Tya n'a ainsi que sept minutes de voiture à faire pour rejoindre son travail, au lieu de l'heure de route qui l'attendait si elle était restée chez elle, à Moutier-en-Retz (Loire-Atlantique). 

On voulait travailler, mais aussi s'amuser tous ensemble

Tya

18 ans

Au camping, les deux amoureux retrouvent trois de leurs amis : Simon, Lucas et Elijah. Eux aussi ont trouvé un job d'été à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Une table en plastique bleue, un parasol bicolore et des tentes… Le club des cinq s'est façonné un lieu de vie aussi champêtre qu'éphémère.

"On voulait travailler, mais aussi s'amuser tous ensemble", souligne Tya tout en préparant des pâtes au thon, plat emblématiques des vacances au camping les plus mémorables.

Une fois le repas englouti, le groupe d'ami a pour rituel de s'offrir un petit plouf dans la rivière adjacente au camping. "On aime bien se poser ici, ça dépayse… un peu comme des vacances", raconte Tya tandis que son petit ami ne perd pas une seconde pour se jeter à l'eau. 

"Faire son premier job au même endroit que ses amis, c'est sûr que ça me laissera des bons souvenirs", poursuit la jeune fille. Un de ses amis ajoute, "on sait qu'on va se retrouver l'après-midi ou le soir, donc ça nous motive pour aller travailler".

Mettre de l'argent de côté

Assise au bord de la rivière, Tya pense à ce qu'elle va pouvoir faire avec l'argent gagné en vendant des glaces : "j'ai envie de me faire plaisir en refaisant ma garde-robe, mais il faut surtout que je mette de l'argent de côté pour mes études".

En septembre, la jeune femme va intégrer une école d'audiovisuel, à Rennes. Pour effectuer ce cursus en deux ans, Tya va quitter le nid familiale pour vivre seule. "J'ai trouvé une chambre Crous. Ce n'est pas le plus cher, mais il va falloir que je me la paie", indique-t-elle.

Je vais essayer de me trouver un petit travail à côté de mes études

Tya

18 ans

Toutefois, les 12 euros bruts de l'heure gagnés en juillet ne lui suffiront pas à payer un loyer chaque mois. "Je vais essayer de me trouver un petit travail à côté de mes études ou de faire de l'alternance", réfléchit la future étudiante.

Pour l'heure, l'esprit de Tya est davantage tourné vers les vacances. Dans quelques jours, elle part visiter l'Ardèche avec son père. Et la jeune femme compte bien profiter de son séjour en s'offrant quelques cornets de glace.

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