Procès du groupe Castel Viandes : la reconnaissance du rôle du lanceur d'alerte par le procureur de la République

Le procureur pointe "un comportement irresponsable" et requiert 100 000 € d’amende pour la société et douze mois de prison avec sursis et 15 000 € d’amende pour le PDG de Castel Viandes. Dans ses réquisitions, il salue le travail du lanceur d'alerte et que cela a été salutaire.

Dans ses réquisitions, Éric Calut, le procureur de la République juge sévèrement les pratiques de la société Castel Viandes "pas de simples erreurs mais une mécanique globale, une dissimulation institutionnalisée".

Des pratiques communément désignées sous le nom peu glorieux de "remballe" chez les bouchers ! Il reprend, "Castel Viandes n'a d'autre motivation que sa recherche du profit et cela doit-être sanctionné".

Le procureur a dénombré 123 faits à reprocher à l'entreprise de Châteaubriant. Le PDG et ses cadres sont poursuivis "pour tromperie sur la nature, la qualité et l’origine et pour mise sur marché de produits en contenant préjudiciables à la santé. Utilisation de viande dont la date limite est dépassée, absence de signalement de viande contaminée à la salmonelle, dépassement du taux de matière grasse dans les steaks hachés", pour n'en retenir que quelques-uns.

Le rôle essentiel du lanceur d'alerte

Oui, le consommateur a bien été mis en danger, selon le ministère public qui a souligné le rôle essentiel de Pierre Hénard, l'ancien directeur qualité de Castel Viandes, à l'origine de ces révélations.

"La sanction n'est pas très forte au regard des gains liés à la fraude et à la mise en danger des consommateurs, mais je suis satisfait que le procureur a commencé son réquisitoire en disant qu'il saluait le travail du lanceur d'alerte et que cela avait été salutaire", relève Pierre Hénard.

Un dossier lu avec parti pris

La défense affirme qu'aucune preuve matérielle n'a été apportée, aucune infraction n'a été constatée. "Caste Viandes est innocent et n'a commis aucune infraction, pour condamner quelqu'un, pour condamner une société il y a des règles et un code pénal, en l'espèce des règles communautaires, elles n'ont jamais été transgressées. On est dans un dossier, non pas monté de toutes pièces, mais lu avec un parti pris", affirme Me Chabert qui a plaidé la relaxe de son client. Le jugement a été mis en délibéré. 

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