Procès Florin Safta : les plaidoiries des parties civiles ce mercredi

Ce mercredi matin est consacré aux plaidoiries des parties civiles au le procès de Florin Safta devant la cour d’Assises de Loire-Atlantique, à Nantes. Il est accusé d’avoir tué un éducateur spécialisé et tenté d’assassiner son ex-compagne.

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« Je ne pense pas  que l’on tue par amour », a déclaré l’avocate des collègues de l’éducateur tué le 19 mars 2015 par Florin Safta, alors qu’il s’interposait entre Florin Safta et son épouse.

Les plaidoiries des parties civiles ont été entendues ce matin.
Reportage : Eléonore Duplay, Luc Prisset

En toile de fond : les violences conjugales. 123 femmes sont mortes l’an dernier sous les coups de leur conjoint

Les violences conjugales ce n’est pas des disputes de couple. C’est la prise de pouvoir de l’un sur l’autre et l’un qui exerce sa domination et sa violence sur l’autre. Ce n’est pas des querelles d’amoureux. Lorsque l’institution policière, l’institution judiciaire ne prend pas la mesure parce qu’elle n’est pas formée, parce qu’elle ne comprend pas les mécaniques à l’œuvre, de ce qui se joue à l’intérieur des couples, on passe à côté de ces infractions, on passe à côté des violences et on laisse les femmes en danger »

 a insisté Me Anne Bouillon, avocate de Géraldine Pallier au micro de France 3 Pays-de-la-Loire.

Les avocats de Florin Safta, eux, souhaitent que le procès de Florin Safta ne devienne pas celui des violences conjugale : « C’est pas un tract. C’est le procès d’un homme. On a passé du temps pour le connaître, ce n’est pas tout à fait fini », précise Me Yvon Chotard, avocat de Florin Safta  au micro de France 3 Pays-de-la-Loire.

Jeudi, on entendra leurs plaidoiries  et les réquisitions de l’avocat général. Onze questions seront posées aux jurés, s’ils retiennent la préméditation, Florien Safta encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

A l’audience mardi Isabelle Gasztowtt, veuve de la victime a décrit « un père idéal, un homme intègre avec de belles valeurs », avec qui elle avait adopté deux enfants colombiens quatre ans plus tôt.

Autre victime, Maya Safta, fille de Florin Safta et de Géraldine Pallier, présente lorsque son père a poignardé l’éducateur en tentant de tuer sa mère.

Une scène qui l’a traumatisée durablement. Elle a demandé à ce qu’il y ait plus de couteaux à bout pointu à la maison.

Cinq années de violences conjugales ont été décrites par les deux jeunes garçons du premier lit de Géraldine Pallier. « L’aîné a été amené à appeler les secours à plusieurs reprises, c’est une charge importante pour un enfant de 10 ans », explique Me Matthieu Creach, avocat des enfants de Géraldine Pallier.



Lors de son audition Florin Safta a de nouveau nié les violences conjugales, le harcèlement et les menaces de mort sur son ancienne compagne.

Quant à sa fille, Maya, Florin Safta dit ne pas l’avoir vu le 19 mars 2015,  accrochée à la jambe de Géraldine Pallier, trop occupé à tenter de tuer la mère de son enfant.


Rappel des faits
Ce 19 mars 2015, Géraldine Pallier est accompagnée de sa petite fille. Elle a rendez-vous au service social de la protection de l'enfance pour une "visite médiatisée" avec son ex-compagnon, lorsque ce dernier se jette sur elle pour lui porter un coup de couteau.
Jacques Gasztowtt, l'éducateur spécialisé qui a voulu s'interposer, est alors mortellement poignardé à la carotide.

Géraldine Pallier prend la fuite mais est rattrapée par Florin Safta qui lui porte deux autres coups de couteau, alors qu'elle tente de se réfugier dans un restaurant voisin. Ce sont d'ailleurs des clients du restaurant qui interviendront.

"Il l'a toujours dit, il se sentait fou, il a pété les plombs", explique Yvon Chotard, l'avocat de Florin Safta.

Au lendemain des faits, les travailleurs sociaux se mobilisent spontanément. C'est le juge des enfants qui en 2014, avait souhaité une médiation. L'une des visites qui ont finalement coûté la vie à Jacques Gastowtt.

"L'association du service social de protection de l'enfance a eu à faire face à des arrêts de travail, certains éducateurs ont même changé de voie professionnelle", explique Cécile de Oliveira, l'avocate de l'association humanitaire, d'entraide et sociale du SSPE. L'association des éducateurs a dû faire face à "une souffrance professionnelle majeure à la suite de ces faits tragiques".

Le matin du drame, Florin Safta avait acheté cinq couteaux neufs, achat qui a permis de retenir les chefs d'assassinat
et tentative d'assassinat... Il risque la prison à perpétuité.
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