C'est leur 3ᵉ place au championnat européen de roller derby à Malmö en Suède qui a tout déclenché et leur a permis de se qualifier aux mondiaux qui se dérouleront au mois de novembre à Portland, USA. Problème, mais non des moindres, il leur faut réunir 30 000 euros pour assurer ce déplacement.
"On n'en revient toujours pas… Chaque jour qui passe, on se demande comment on a fait pour décrocher cette qualification ! C’est génial !", se réjouit Marine alias Mad Gyver, joueuse et coach de l'équipe A, baptisée "les Duc·chesses" du Nantes Derby Roller.
- À la lecture de cet article, vous vous demandez sûrement pourquoi nous avons opté pour l'écriture inclusive. C'est très simple : l'équipe des Duc·chesses étant elle-même inclusive, nous nous sommes mis au diapason. "Notre équipe est en mixité choisie, explique Mad Gyver. Nous comprenons des joueurs et des joueuses trans, femmes et hommes, des femmes, des non-binaires, bref, nous incluons tous les genres exceptés les hommes cisgenres" (ndlr : qui ont leur propre équipe)
Après 13 ans d'existence, l'équipe va, dans quelques mois, jouer dans la cour des grand·es, des très grand·es.
Car après leur qualification en Suède, en juin dernier, c'est à Portland, face aux meilleures équipes du monde, dans le pays d'origine de leur discipline, que les "patineur·euses" nantais·es vont devoir briller.
"C'est vraiment un rêve pour nous tous·tes, jubile Nem Isis, l'une des joueuses, les équipes que nous allons affronter sont les meilleures du monde… ce sont celles que l'on voit sur Instagram, Youtube, qu'on rêve de voir jouer un jour et de pouvoir affronter, c'est vraiment un honneur, et on est vraiment toutes et tous très contents d'aller là-bas".
Les Duc·chesses à la recherche de financements pour Portland
Là-bas, ielles n'y sont pas encore !, car le premier défi à relever pour l'équipe, c'est de trouver de l'argent pour financer ce déplacement. "On a trouvé un partenaire, mais cela ne va pas suffire, donc on met en place un financement participatif, souffle Mad Gyver
"Il nous faut environ 30 000 euros entre les billets d'avion, l'hôtel sur place et pouvoir nous nourrir, on vise cette somme pour pouvoir emmener tout le monde : les gens qui jouent, mais aussi ceux qui nous coachent et qui vont bénévoler avec nous".
Mad Gyverjoueuse et coach des Duc·chesses
En tout, 22 personnes devraient s'envoler pour Portland, mais toutes et tous n'ont pas les mêmes moyens, alors fidèle à ses valeurs, l'équipe entend faire pot commun et redistribuer les dons pour soutenir les équipier·es les moins argenté·es
Entraînements intensifs jusqu'en novembre
La problématique financière n'entame cependant pas l'enthousiasme de l'équipe.
Tous·tes ont bousculé leurs agendas pour pouvoir s'entraîner le plus souvent possible avant l'échéance américaine.
Alors que le calendrier des entraînements marque généralement une pause entre les mois de juin et septembre avec une reprise en douceur, là, face à l'enjeu, pas question de mollir.
"Il nous reste peu de temps et nous n'avons pas anticipé, car nous ne pensions pas pouvoir nous qualifier, précise Nem Isis. On chamboule tout notre été et on est bien motivé·es pour gagner un ou deux matches même si le niveau là-bas sera très haut !"
Après Portland, pas de perspective de relâche, le rythme devra rester soutenu pour les Duc·chesses jusqu'à la fin de l'année, puisque le championnat de France Elite se déroulera en décembre.
Le reportage et les explications de Cyril Dudon, Fred Grunchec et Christophe Person
Et pour mieux comprendre le roller derby, quelques repères fournis par le club nantais