Pour quitter Perpignan avant la fin de son contrat et pouvoir rejoindre Toulouse, Melvyn Jaminet s'était engagé à verser une indemnité de 450 000 € à l'USAP. Mais une enquête autour de ce transfert met en lumière des aspects financiers problématiques. Le Stade Toulousain n’aurait pas compensé directement l’emprunt de 450 000 € contracté par Melvyn Jaminet, versant l'argent à un intermédiaire.
Dans son édition du mardi 28 janvier, le journal L’Équipe dévoile une enquête sur le transfert de Melvyn Jaminet. Selon le quotidien sportif, le Stade Toulousain aurait utilisé un montage financier particulier pour s'attacher les services de l'arrière en provenance de l’USAP.
Deux emprunts personnels, de 150 000€ et de 300 000€
Recruté en 2022 après ses belles performances avec le XV de France lors de la tournée en Australie en 2021, Melvyn Jaminet a dû verser 450 000 euros à Perpignan pour lever sa clause libératoire, lui permettant de quitter le club et signer à Toulouse.
Afin de financer cette opération, le joueur aurait contracté deux emprunts personnels : l'un de 150 000 euros, l'autre de 300 000 euros.
Selon François Rivière, le président de l’USAP, Melvyn Jaminet a payé lui-même les 450 000 euros pour quitter Perpignan et rejoindre le Stade Toulousain, une indemnité qui n’a jamais été remboursée par Toulouse.
Il explique que "bien que ce soit le joueur qui ait réglé cette somme, il est probable que le Stade Toulousain ait compensé cet effort financier en offrant à Jaminet un salaire bien plus élevé que celui qu’il touchait à Perpignan. Cela serait logique, estime François Rivière, car lorsqu’un joueur rejoint un club plus riche et plus puissant, il doit normalement bénéficier de meilleures conditions salariales".
Il suggère donc que Jaminet a dû doubler son salaire en passant à Toulouse, ce qui lui aurait permis de rembourser facilement l’indemnité.
Si Toulouse a triché , on doit être sanctionné.
— ACTU’ STADE TOULOUSAIN (@actu_stade) January 28, 2025
Se mettre dedans pour un joueur comme Jaminet faut vraiment être des dindons. https://t.co/xXV7IAWyda
Partenariat entre le Stade Toulousain et une société tahitienne
Mais l’affaire semble plus compliquée qu’il n’y paraît. Selon le journal L’Équipe, le Stade Toulousain n’a en réalité jamais compensé l’emprunt contracté par Melvyn Jaminet pour quitter Perpignan. Aucune prime à la signature ne lui a été versée, probablement pour des raisons liées au salary cap, et son salaire à Toulouse n’a pas été doublé par rapport à celui qu’il percevait à Perpignan.
L’histoire prend un tournant encore plus surprenant lorsque le quotidien sportif dévoile que cette somme de 450 000 euros a été versée non pas à Melvyn Jaminet mais à son avocat, Maître Arnaud Dubois. Or, ce dernier n’aurait jamais reversé la somme au joueur de rugby.
Maître Arnaud Dubois était impliqué dans un partenariat entre le Stade Toulousain et une société tahitienne, Pacific Heart, qui n’a jamais abouti.
Aujourd’hui, alors que Melvyn Jaminet joue à Toulon, le président de Toulouse, Didier Lacroix, serait prêt à lui verser cette somme directement à condition de régler ce malentendu avec l’avocat.
L’arrière du RCT, toujours en train de rembourser son prêt de 450 000 euros, traverse des difficultés supplémentaires liées à un scandale de propos racistes qui ont terni son image. Des propos tenus dans une vidéo publiée au lendemain de la victoire des Bleus face à l'Argentine en juillet dernier.
Melvyn Jaminet avait été mis à pied pour une durée de 34 semaines pour cette affaire.