Que va devenir le site de l'actuel CHU de Nantes après le déménagement ? On vous donne quelques réponses

L'actuel CHU de Nantes est implanté sur une parcelle de 10 hectares en plein centre-ville. Son déménagement vers le nouveau site, sur l'ile de Nantes, est prévu pour 2027, date à laquelle la ville deviendra propriétaire des 10 hectares libérés. Mais pour en faire quoi ? Rien n'est encore décidé, mais des pistes de travail ont été évoquées.

Ce jeudi 19 septembre, Johanna Rolland, maire de Nantes et deux de ses adjoints, Delphine Bonamy (Nature en ville) et Thomas Quéro (Urbanisme) avaient donné rendez-vous à la presse au sommet de l'école d'architecture, sur le côté nord de l'île de Nantes, face au centre-ville et à l'hôpital. 

Un spot idéal pour évoquer le devenir du site de l'actuel CHU de Nantes, ce mastodonte dont la construction a débuté dans les années 50, sous le dessin de l'architecte Michel Roux-Spitz qui a contribué à reconstruire la ville après les bombardements de la seconde guerre mondiale. 

La ville deviendra propriétaire du site

En 2027, le CHU va déménager vers le nouveau site, sur le côté sud-ouest de l'île de Nantes. La ville deviendra propriétaire de l'ancien site. Et commencera alors sa lente reconversion.

Tout reste à imaginer selon Johanna Rolland, même si des lignes directrices ont déjà été définies.

"Les grandes orientations sont claires, dit-elle. Aujourd'hui, c'est 95 % d'espace qui est imperméabilisé, ce n'est plus possible dans un moment où on vit une ville plus nature et moins minérale. La deuxième, c'est de reconnecter avec la Loire et la troisième, c'est de penser à un quartier de vie."

Un concours européen de jeunes architectes

Pour puiser des idées, un concours Europan a été lancé (Europan est une fédération européenne des structures associatives nationales organisatrices des concours, lancés simultanément avec des objectifs communs et sur un thème commun, selon le site europan-europe.eu), qui a permis à de jeunes architectes urbanistes de proposer des projets. 

Vingt-sept ont été déposés. On peut les découvrir, à partir du 21 septembre, au rez-de-chaussée de l'école nationale d'architecture, quai François Mitterrand.

Trois "lauréats" sont particulièrement montrés, mais on ne sait pas encore dans quelle mesure ils inspireront le projet final.

"Aujourd'hui, les portes et les fenêtres sont ouvertes à la créativité, précise Johanna Rolland, sur la base des grandes orientations que nous avons suggérées."

On apprend aussi que la "croix", ces deux lignes de bâtiments qui se croisent au centre du CHU, devrait être conservée. On ne va pas faire "table rase" du passé, conclut Johanna Rolland.

"Utiliser au maximum ces matériaux qui sont déjà là"

"Il y a nécessité de débitumer dans les espaces publics pour retrouver du sol perméable, replanter des arbres, faire en sorte que ce quartier ne soit pas un îlot de chaleur, déclare Delphine Bonamy, adjointe en charge de la nature en ville. Ce projet doit être innovant en essayant de faire au maximum avec ce qui est déjà là. On a des bâtiments viables et il faut essayer d'utiliser au maximum ces matériaux et plutôt rénover et ne pas produire du béton en allant extraire du sable qui vient impacter de façon négative les terres nourricières."

Une façon de répondre aux organisateurs des manifestations, en 2023, contre l'extension de carrières dans la région nantaise, où les participants dénonçaient le projet de nouveau CHU, très gourmand en sable.

Un parc nourricier

La feuille de route, presque blanche, va donc se remplir progressivement.

"Aujourd'hui, personne ne sait précisément ce qu'on fera de ces bâtiments, confirme Thomas Quéro, adjoint à l'urbanisme. Ce qu'on sait, c'est qu'ils doivent évoluer, ils doivent se transformer, permettre l'arrivée de logements, d'activités associatives, économiques. Johanna Rolland avait évoqué en 2020 l'idée d'y installer un parc nourricier. Nous n'avons rien posé. Le projet urbain ne sera défini qu'à partir de 2026-2027 en lien avec un travail de concertation et de dialogue citoyen."

Une consultation citoyenne

Aux projets des équipes de jeunes architectes s'ajouteront les idées que les Nantais pourront proposer jusqu'en décembre 2024 lors d'ateliers ou en ligne. Mais toujours, en respectant les lignes directrices, la revégétalisation, l'ouverture sur la Loire, l'espace de vie.

Quelques dates clés :

•  2027, la ville récupère le site après le déménagement du CHU. Des bâtiments de l'hôpital pourront être réaménagés pour être réutilisés, "mais pas dans des versions définitives", précise Thomas Quéro.
• 2027-2030, le projet se met en place, des bâtiments sont transformés.
• 2030, les bâtiments de l'université qui sont adossés à l'hôpital sont à leur tour récupérés par la ville.

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