Deux manifestants qui avaient été interpellés ce samedi 26 octobre 2024 en marge d'une réunion du Rassemblement national (RN) ont vu leur procès en comparution immédiate ce lundi 28 octobre 2024 renvoyé à leur demande, comme le permet la loi.
Les deux hommes - qui seront jugés dans deux mois - ont été placés dans cette attente sous contrôle judiciaire. Le premier, qui habite Rennes (Ille-et-Vilaine), aura interdiction de revenir sur Nantes et de manifester jusqu'à la date du procès. Il devra aussi pointer une fois par semaine dans un commissariat de police de la préfecture d'Ille-et-Vilaine.
Cet homme de 29 ans était déjà connu de la justice pour avoir été condamné pour des faits similaires le 24 juin 2019 par le tribunal judiciaire de Rennes.
Ce titulaire d'un master d'histoire, "en recherche d'emploi depuis quatre ans", a voulu "se reconvertir dans les métiers du livre" après ses études et a désormais pour principale activité d'écrire "de la fiction". Il vit du Revenu de solidarité active (RSA), a-t-il précisé à la présidente du tribunal correctionnel de Nantes.
Le second est lui aussi au chômage depuis la fin de son contrat d'animateur et de "directeur adjoint d'une colonie de vacances". L'homme - qui a aussi travaillé dans la restauration et dans le bâtiment - se consacre actuellement "bénévolement" à l'association qui l'a employé comme animateur "pour faire de l'administratif". Ce second manifestant - qui vit pour sa part à Nantes - aura lui interdiction de paraître à Vertou et devra pointer toutes les semaines au commissariat central de police Waldeck-Rousseau de Nantes.
Les deux auront enfin interdiction de se recontacter jusqu'à la date de leur procès. Il leur est reproché d'avoir "harangué" les autres manifestants et d'avoir "chargé" les policiers chargés du maintien de l'ordre autour de la venue de Sébastien Chenu (RN) alors que "des pierres étaient jetées" sur le dispositif de sécurité, a simplement résumé la présidente du tribunal.
La procureure de la République a dit "ne pas s'opposer" à la demande de renvoi du procès "compte tenu du motif" invoqué par les deux prévenus : c'est un droit auquel un tribunal ne peut s'opposer. La représentante du parquet s'est aussi montrée favorable à des contrôles judiciaires.
Me Pierre Huriet, l'avocat des deux manifestants, a lui simplement trouvé "superficielle" l'obligation de se présenter dans des commissariats chaque semaine alors que ceux-ci sont "déjà assez encombrés" par des étrangers obligés de pointer dans l'attente de leur reconduction à la frontière.
L'interdiction de manifester faite à ses deux clients lui semble aussi "assez excessive". Mais le tribunal correctionnel de Nantes ne l'a pas entendu sur ces deux points-là.
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