Réchauffement climatique. La débitumisation des cours d'école à Nantes pour lutter contre les îlots de chaleur

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La cour de l'école des Châtaigniers à Nantes a été débitumée pour éviter les îlots de chaleur
Des villes plus vertes, plus aérées, moins minérales... C'était l'engagement de la plupart des candidats aux élections municipales en 2020... Tout juste 3 ans après, qu'en est-il ? Des communes se sont engagées dans cette démarche, en soutenant par exemple des écoles dites naturelles ou oasis, c'est-à-dire moins bitumées... Mais face à la pression foncière, difficile de résister à l'appel du béton. Exemple à Nantes. ©France Télévisions

Des villes plus vertes, plus aérées, moins minérales. C'était l'engagement de la plupart des candidats aux élections municipales en 2020. Tout juste 3 ans après, qu'en est-il ? Des communes se sont engagées dans cette démarche, en soutenant par exemple des écoles dites naturelles ou oasis, c'est-à-dire moins bitumées... Mais face à la pression foncière, difficile de résister à l'appel du béton.

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C’est un projet national décliné dans de plus en plus de grandes métropoles : les écoles naturelles ou cours oasis. Déjà près d’une quinzaine à Nantes sont réalisées ou en projet. Des écoles "débitumisées", "revégétalisées" pour lutter contre les îlots de chaleur.

À Nantes, la municipalité affiche des objectifs ambitieux face aux risques écologiques. Mais qu’en est-il dans la pratique ? Comment et pourquoi repenser métropole ? Et quelles en sont les limites ? 

Une cour en partie repensée par les élèves

Bitume, goudron, et asphalte deviennent en été de véritables îlots de chaleur qui emmagasinent l’énergie solaire. Des espaces étouffants dont les villes veulent s’affranchir. À commencer par les cours d’école. Comme aux Châtaigniers, quartier Dervallières à Nantes.  

Végétation, plantations fruitières, bois et sols colorés ont remplacé le traditionnel revêtement foncé et rugueux. Au grand bonheur des enfants.

Car la cour a été repensée en partie par les élèves eux-mêmes. Elle rafraîchit les corps et les esprits.

"On humidifiait au jet d'eau la cour parce qu'il faisait très chaud, explique Sophie Guirriec, directrice de l'école des Châtaigniers, quand il n'y avait que la cour bitumée, même si nous on mettait des petits jeux, on arrivait vite à des conflits. Là ils vont regarder les plantations, ils vont regarder comment poussent leurs arbres fruitiers, si les bourgeons arrivent".  

On a vraiment un impact sur une sérénité dans les classes, dans les circulations, dans les temps de transition

Sophie Guirriec

Directrice d'école

Chaque projet est financé par la municipalité et taillé sur mesure, en collaboration avec les enseignants et les parents d’élèves.

Dans la métropole nantaise, d'ici 2026, 30% des écoles devront être débitumées.

Ces espaces appelés "cours oasis" pourraient bien s’ouvrir aux habitants du quartier, l’été en cas de très fortes chaleurs.

Objectif : adapter la ville aux risques écologiques.

"Nous travaillons aussi d'autres espaces avec la même méthode, explique Ghislaine Rodriguez, adjointe à la maire de Nantes en charge de l'éducation, je pense à des espaces collectifs dans des maisons de quartier, à des squares qu'on peut réaménager pour amener encore un peu plus de végétal et de sol débitumé".

L'enjeu de l'eau

À Nantes, d’un côté, le Débitumeur de Jean Jullien, symbole d’une politique ambitieuse de végétalisation. De l’autre : les grues en pagaille, signe de développement intensif et du retour du béton.

Tout un paradoxe, comme sur le site Doulon-Gohards à l’est de Nantes. 180 hectares d’anciennes friches maraîchères dont près de 30% seront urbanisés pour la construction de logements.

Habitants et défenseurs de l’environnement s’y opposent, en vain.

"Quand on sait qu'on est déjà l'une des villes les plus sujettes aux îlots de chaleur, explique Esther Lecordier, membre du collectif "Sauvons les Gohards", qu'il y a un enjeu sur les questions de l'eau, qu'on est dans des zones où, potentiellement l'eau potable, l'été prochain on n'en aura pas, le fait d'artificialiser des terres comme ça, ça pose question".

Un difficile équilibre

En vingt ans la métropole s’est densifiée. Difficile de trouver l’équilibre entre nécessité de logements et besoin de nature.

"On a mis notamment en oeuvre la règle du coefficient de nature en ville, le coefficient de biotope, qui fait que tout nouveau projet doit tenir compte d'une obligation de végétalisation et d'une réduction de son impact sur les terres naturelles", explique Thomas Quéro, adjoint à la maire de Nantes en charge de la ville, de l'urbanisme durable, et des projets urbains.

Suffisant ou pas ? l’été dernier les températures ont dépassé les 40 degrés. 
Pour l’agence d’urbanisme de la région nantaise, la ville de demain devra être aérée et arborée.

Car, en 20 ans, plus de 2 000 hectares ont été artificialisés à Nantes.

La loi ZAN

Toutes les communes en France sont désormais encadrées par une loi qu'on appelle la loi ZAN, pour zéro artificalisation nette.

Artificialiser, c'est transformer les sols, qui ne sont alors plus perméables. Et, quand ils ne sont plus perméables, cela a des conséquences notamment sur la biodiversité et la pollution, avec plus d'émissions de CO2

Il faut donc construire différemment, construire dans le bâti déjà existant ou bien rendre à la nature l'équivalent des constructions.

Deux objectifs avec cette loi qui existe depuis 2001. D'ici 2023, les communes devront réduire de moitié l'artificialisation des sols, et arriver à zéro artificialisation d'ici à 2050.

Nantes Métropole a une politique ambitieuse puisqu'elle estime qu'elle arrivera à zéro artificialisation d'ici 2030. 

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