Une centaine de personnes, dont plusieurs familles, se sont installées dans un bâtiment vide dans le quartier Chantier Naval à Nantes. Une réquisition orchestrée avec le soutien de L'Autre Cantine et l’Inter Collectif "Personne à la rue".
"Ce sont des personnes que nous avons rencontrées principalement lors de nos distributions de repas, le soir, à Talensac", explique Juna de L’Autre Cantine. "Sans hébergement, ces personnes dormaient dans la rue".Le bâtiment réquisitionné est un immeuble de bureaux, auparavant occupé par l’opérateur Orange. Propriété d’un promoteur immobilier rennais, il doit être démoli. "Des travaux sont prévus depuis plus d’un an, mais pour l’instant rien n’a démarré", explique Juna. Le lieu a donc été investi samedi 31 octobre."Il y avait urgence à mettre à l’abri ces personnes en cette période de reconfinement", justifie L’Autre Cantine, qui relève que le 115 n’est pas en mesure de leur proposer un hébergement. "C’est aberrant que l’Etat ne fasse rien, en pleine crise sanitaire". Parmi la centaine de personnes relogées, on compte cinq familles et deux femmes seules dont l'une est enceinte. Il s'agit majoritairement de demandeurs d’asile, originaires d’Erythrée et du Soudan.
Sur place, la vie s'organise. Le rez-de-chaussée de l'immeuble est réservé aux familles et aux femmes seules, les premier et deuxième étages aux hommes. "Une demande a été faite à la mairie pour remettre l’eau et pour avoir une benne à ordures devant le bâtiment". Pour l’instant, l’Autre Cantine apporte chaque jour les repas.
Les associations comptent sur la solidarité pour récupérer du mobilier et aménager les lieux. "Les voisins ont déjà donné des sacs de couchage et des couvertures".
