Réforme des retraites : la colère et la mobilisation en Pays de la Loire après l’usage du 49.3

Nantes, Angers, Laval. Après la décision du gouvernement d’user du 49.3 pour acter la réforme des retraites, plusieurs centaines d'opposants se sont rassemblés pour signifier leur opposition. Des débordements ont eu lieu à Nantes.

"On veut pas crever au boulot", scandaient les manifestants devant la préfecture de Nantes où plusieurs milliers de personnes (3 500 selon la préfecture) se sont rassemblés à partir de 18 heures, jeudi 16 mars, après la décision du gouvernement de recourir au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites.

L'opposition à la réforme voulue par le Président de la République cristallise le mécontentement. "C'est un sentiment d'injustice complète. Monsieur Macron n'a rien compris. Aujourd'hui, tout ce peuple réuni c'est pour une seule raison, le retrait de la réforme", fustige ainsi un syndicaliste de FO. "Il va falloir bloquer le pays".

Très vite le rassemblement s'est étoffé et s'est transformé en manifestation le long du cours des 50 Otages. La détermination des manifestants est décuplée par un profond sentiment de mépris pour les salariés.

Je suis dégoutée, je suis triste. C'est dégueulasse, c'est marcher sur les gens. Je trouve que c'est immonde.

Corinne, 25 ans

Dans la soirée, la manifestation a dégénéré après des feux de poubelles. Les forces de d'ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les affrontements ont duré une partie de la nuit. 

Taguées, des façades de bâtiments ont aussi fait les frais de la colère des manifestants et quelques vitrines ont été brisées. Dix personnes ont été interpellées, précise la préfecture de Loire-Atlantique. Quatre policiers ont été blessés et dix CRS contusionnés.

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La manifestation contre la réforme des retraites dégénère à Nantes, le 16 mars 2023 ©Maxime Jaglin / France Télévisions

À Angers, des centaines de manifestants se sont rejoints spontanément devant la préfecture de Maine-et-Loire, les opposants à la réforme dénonçant "un passage en force inadmissible"

Des poubelles ont été jetées derrière les grilles de la préfecture et d'autres dispersées. Le cortège des manifestants s'est ensuite dirigé vers la mairie, empruntant les rues du centre-ville. 

À Laval également, les opposants à la réforme se sont retrouvés spontanément, pour dénoncer "le mépris du gouvernement".

Comme dans d'autres villes de France, le 49.3 construit en palettes a été symboliquement incendié.

A Saint-Nazaire, plusieurs centaines de manifestants se sont donné rendez-vous à la sous-préfecture avant de défiler en direction de la CCI. 

Au Mans, le 49.3 "un casus belli", selon le SNES, a lui aussi été brulé aux cris de "Macron, démission".

Ce vendredi la mobilisation se poursuit avec de nombreux blocages sur le territoire, notamment au port de Saint-Nazaire. Les syndicats appellent à des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end et à une nouvelle journée de grèves et de manifestations le 23 mars prochain.

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