Pour qui voteront ceux qui prennent le train ? Où vont à vélo ? L'UFC Que choisir, la Fub et la Fnaut interpellent les candidats à l'élection régionale dans les Pays de la Loire sur leurs intentions en matière de mobilités décarbonées et douces. De nombreuses questions en attente de réponses.
Faire le choix du train ou/et du vélo dans ces déplacements quotidiens ne va pas de soi. À moins d'être un alterautomobiliste convaincu ! C'est le constat fait par trois associations d'usagers et de consommateurs.
La Fnaut (Fédération des usagers des transports), la Fub (Fédération française des usagers de la bicyclette), et l'UFC-Que choisir (Union fédérale des consommateurs) adressent une lettre à chaque tête de liste candidate à l'élection régionale des 20 et 27 juin prochains pour connaitre ses intentions en matière de transports et de mobilités douces.
Une mobilité à décarboner
Les régions ont en charge l'organisation des transports ferroviaires avec les Trains Express Régionaux et les transports routiers interurbains et scolaires qui représentent souvent le premier poste de dépenses à leur budget. 24,5% de leur budget en faveur de la mobilité et des transports en moyenne en 2018, soit 156 euros par habitant et par an.
Dans les Pays de la Loire, la SNCF, pour le compte de la région, fait circuler 550 trains par jour qui transportent plus de 45 000 personnes, soit 17 millions par an. 16 000 voyageurs des TER sont abonnés.
Dans la perspective d'une mobilité décarbonée, les trois associations demandent donc aux têtes de listes d'indiquer leur projet pour les TER et l'usage du vélo. Quelle politique ils comptent mettre en œuvre pour passer des intentions à la réalisation concrète, et ainsi répondre aux besoins de mobilités au quotidien, tels qu'exprimés par les citoyens.
Les Trains Express Régionaux
Première préoccupation des voyageurs des TER, la régularité et la fiabilité des trains régionaux. "Les Ligériens subissent une qualité de service très loin de leurs attentes. Ainsi, en 2019, 7,9 % des TER de la région n’ont pas pris le départ. Et pour ceux qui ont roulé, le taux de retard atteint 9,6 %. En outre, de nombreux Ligériens éprouvent des difficultés à combiner des trajets à vélo et TER (problème pour se rendre à la gare à vélo, difficultés de stationnement en gare ou de la faible capacité d’emport de vélos dans les trains), ce qui nuit à une intermodalité pourtant indispensable", indiquent les signataires.
Les trois associations estiment qu'il est nécessaire, et possible, d'augmenter la part des trains régionaux dans les transports quotidiens, 83% des déplacements se font en voiture. "Cette augmentation générerait des bénéfices évidents pour la collectivité. Le ferroviaire étant un secteur aux lourds coûts fixes (infrastructure, achat et maintenance du matériel), une croissance de la part modale du train est génératrice de gains majeurs". À la fois en terme d'environnement, soit un peu moins d'un million de tonnes de CO2 épargnés dans le cas d'un transfert de la voiture au train, mais également en termes d'économies sur le budget des ménages.
La place du vélo
Si tout le monde est d'accord pour développer l'usage du vélo, les moyens mis en œuvre font souvent sourire. 81% des Français habitent à moins de 7,5 km d'une gare. Les trois associations "demandent aux élus régionaux que l'accès à vélo des gares et hubs multimodaux par des itinéraires directs et sécurisés soit une priorité de la politique de mobilité des régions".
Aller à vélo jusqu'au train est donc une possibilité pour nombre de personnes. Encore faut-il pouvoir laisser son vélo à la gare ou le transporter avec soi. "Nos associations demandent aux élus régionaux que toutes les gares ferroviaires et routières proposent à court terme du stationnement vélo. Ce stationnement doit être abrité et sécurisé".
Si, par définition, les trains sont peu adaptés au transport de nombreux vélos, (ils occupent un large espace et ralentissent les échanges aux arrêts) les associations demandent une meilleure prise en compte de cette réalité. La Loi d'orientation des mobilités exige 8 emplacements par train et 5 par car, on en est loin. Le récent tramtrain qui va de Nantes à Châteaubriant ne prévoit aucun accrochage spécifique.
Plus de régularité
Les trois associations signataires sollicitent les têtes de listes à l'élection régionale des 20 et 27 juin, et leurs demandent de s'engager sur 10 points essentiels de leur point de vue. Car, si les transports régionaux dans les Pays de la Loire obtiennent globalement de bons résultats, il suffirait d'un peu plus de régularité et de fiabilité dans le service pour ramener de nouveaux utilisateurs et ainsi mieux les "rentabiliser" socialement.
Elles soulignent la nécessité de mieux associer les voyageurs aux décisions, et surtout de contraindre la SNCF par une augmentation du bonus/malus à respecter ses engagements de service. "Nos associations demandent d’instaurer dans les contrats de délégation du service public ferroviaire régional, une modulation à hauteur de 3 % des subventions d’exploitation attribuées aux exploitants ferroviaires en fonction de leurs performances au regard des objectifs de qualité, objectifs qui devront porter en priorité sur des critères de régularité, notamment aux heures de pointe".