Remboursement des aides covid : à Nantes, la colère d'un dentiste, "j'ai l'impression de me faire braquer"

Les dentistes ne sont pas contents. La Caisse Primaire d'Assurance Maladie leur réclame une partie des aides covid versées à l'été 2020 après le premier confinement. Les dentistes considèrent que cette aide n'en est plus une, mais un prêt, ce qui n'avait pas été présenté ainsi.

Dans son cabinet nantais de chirurgien-dentiste, Jean-Vincent Labour ne décolère pas. Avec nombre de ses confrères, il a reçu ce mois de septembre 2021, un courrier de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie lui demandant de rembourser une partie des aides perçues en juillet 2020, pour le préjudice causé par le premier confinement.

"Nous sommes resté fermés deux mois du 17 mars au 11 mai 2020. Pour compenser cette inactivité, la Sécurité sociale nous a proposé un versement basé sur le calcul individuel de notre activité. Une partie de cette indemnisation, 6 500 euros pour ce qui me concerne, m'a été versée en juillet 2020. Le solde devant être versé plus tard".

Ensuite, les règles ont changé, la "Sécu" envoie depuis, aux praticiens, un courrier leur demandant de rembourser une partie de la somme déjà versée. Soit 4 000 euros pour ce qui concerne Jean-Vincent Labour. Entre temps, les calculs ne sont plus faits sur la période de fermeture durant le confinement, mais sur l'ensemble de l'année.

"Je considère que c'est un scandale, on nous a promis ces aides, non pas pour compenser nos revenus mais assumer nos charges fixes". Ainsi nombre de dentistes n'ont pas demandé d'aides par la suite, après la reprise de leur activité.

L'impression de se faire "braquer"

"Durant le confinement, j'ai assuré ma garde de télémédecine gratuitement tous les matins pendant presque deux mois. J'ai assuré mes gardes de régulation des urgences au niveau départemental, et mes gardes en présentiel quand c'était mon tour". Depuis le 11 mai 2020, le chirurgien-dentiste a repris son activité en augmentant ses rendez-vous pour soigner ses patients, "abandonnés depuis deux mois". Il s'interroge : "l'État réclamera-t-il les aides aux restaurateurs, aux professionnels du tourisme et des loisirs ?"

Le syndicat, l'Union Dentaire, auquel il adhère, s'est emparée de la question, et en appelle au président de la République. "Vous connaissez le dicton, donner c'est donner, reprendre c'est voler, j'ai l'impression de me faire braquer".

53% des dentistes et 45% des médecins généralistes seraient dans cette situation selon l'Union Dentaire. Les chirurgiens-dentistes contestent formellement cette façon de faire, "il s'agissait d'une aide, pas d'un prêt garantit par l'État à rembourser ultérieurement". Et Jean-Vincent Labour ajoute, "J'ai déjà payé des impôts sur le revenu pour cette somme, et des confrères ont depuis cessé leur activité".

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