Rendues malades ou handicapées par l'implant contraceptif Essure, des victimes se retrouvent à La Baule

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Intervenants : Carole Surtel, représentante Pays de la Loire association Resist; Catherine Judic, adhérente association Resist; Anne, nouvelle adhérente association Resist ©Reportage : Vincent Calcagni et Frédecric Grunchec. Montage : Christophe Person.

Elle ont en commun d'avoir porté un implant Essure, présenté dans les années 2000 comme l'avenir de la contraception définitive, et d'en avoir remarqué les effets néfastes sur leur santé. De nombreuses femmes, membres de l'association Resist, se sont retrouvées ce 10 décembre à La Baule pour échanger et faire avancer leur combat.

Ils prennent la forme de deux petits ressorts, que l'on place dans les trompes de Fallope dans l'appareil génital féminin. Glissés-là, les implants Essure favorisent le développement d'un tissu fibreux qui empêche les spermatozoïdes de passer et assure donc un rôle contraceptif.

Déjà mères, 200 000 femmes ont pu bénéficier entre 2002 et 2017 de ces implants, présentés comme l'avenir de la contraception à l'époque. Mais un millier de ces patientes souffriraient aujourd'hui d'intoxication aux métaux lourds, suite à l'érosion de ces "ressorts" dans leurs corps. Beaucoup, comme Carole Surtel, ont décidé de les retirer.

"J'ai décidé de me les faire retirer parce que j'avais des symptômes et des troubles assez importants : des douleurs musculaires et articulaires ou de la fatigue chronique, confie cette représentante en Pays de la Loire de l'association Resist, qui regroupe de nombreuses victimes. J'ai compris que mes troubles étaient dus à l'implant lorsque j'ai lu un article en décembre 2016 par la lanceuse d'alerte Marielle Klein"

Une mission d'information

Ces victimes se retrouve en nombre à La Baule pour un café-rencontre ce 10 décembre afin de pouvoir transmettre l'information auprès de toutes les femmes.

Parmi les participantes, certaines gardent encore cet implant en elle. Elles viennent chercher de l'information avant de se faire opérer mais surtout du réconfort. "La solitude et la souffrance que l'on ressent sont très pesantes. Le fait de libérer la parole et de rencontrer des personnes qui ont les mêmes difficultés que vous et qui, pour certaines, ont déjà été transplantées, c'est rassurant et ça fait du bien," note Anne, une nouvelle adhérente.

Décider de se faire retirer l'implant est tout sauf anodin, car l'opération implique d'enlever l'utérus. Pourtant Catherine Judic, elle aussi adhérente de l'association, n'a pas hésité. "C'est ça qui est très étrange, j'avais vraiment des symptômes multiples," raconte cette autre membre de l'association Resist.

À peine réveillée, ma vue floue avait disparu. Je voyais tout clair dans la salle de réveil. Dès le premier lever, je n'avais plus mal au dos. Tous les symptômes ont disparu en un mois, sauf les acouphènes qui ont duré six mois avant de disparaître aussi.

Catherine Judic

membre de l'association Resist

"On informe les femmes, on essaie de faire ça au quotidien. On fait des opérations comme aujourd'hui, des rencontres entre les adhérentes, lance Carole Surtel. Tous les ans, on organise des réunions avec le ministère pour qu'ils informent individuellement les femmes."

Carole Surtel fait partie des 130 dossiers déposés auprès du tribunal de Paris pour procédure d'anxiété dans cette affaire. Elle obtiendra une premier réponse judiciaire en janvier 2023.

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