Depuis le 27 avril, le centre de vaccination installé à la Trocardière à Rezé effectue près de 7 000 injections hebdomadaires. Il va cependant fermer le 31 juillet. Les équipes du SDIS 44 qui le gèrent vont être notamment redéployées sur la zone de l'aéroport Nantes-Atlantique.
La halle de la Trocadière, transformée en vaccinodrome, vit depuis le 27 avril au rythme des injections de Pfizer.
10 lignes de vaccinations y sont installées et une trentaine de personnes se relaient chaque jour, six jours sur sept, pour enregistrer, rassurer, piquer quelques 1 300 candidats à la vaccination préalablement inscrits sur le site Doctolib. Une affaire qui marche et qui, sans faillir, permet de délivrer plus de 7 000 doses hebdomadaires.
Alors que les indicateurs épidémiologiques s'affolent - le taux d'incidence est actuellement de 154 pour 100 000 habitants le 24 juillet -, que les injonctions gouvernementales à se faire vacciner sont de plus en plus pressantes, pourquoi la préfecture a t-elle décidé de fermer ce centre de vaccination ?
Redéploiement des pompiers vers d'autres sites
Ce centre est le seul du département géré par les pompiers du SDIS 44, le service départemental d'incendie et de secours de Loire-Atlantique. Or, en cette période estivale, qui voit la population se multiplier par cinq sur le littoral, il s'agit de redéployer les forces vaccinales et les dispositifs de dépistage là où sont les vacanciers : sur la côte et à l'aéroport.
Les autorités ont décidé de redéployer "les effectifs médicaux du SDIS44, initialement affectés au centre de vaccination de la Trocardière à Rezé, sur des missions plus mobiles. Le SDIS sera donc principalement mobilisé sur des opérations de dépistage sur le littoral et à l’aéroport de Nantes Atlantique, notamment depuis le passage de nouveaux pays sur la liste Rouge risque sanitaire (plusieurs vols quotidiens), et de vaccination", indique le communiqué de presse de la préfecture transmis aux rédactions.
Avec l'instauration du pass sanitaire obligatoire pour pénétrer dans un camping, ou accéder aux activités de loisirs, la demande de dépistage est exponentielle sur le littoral. À cela s'ajoute le dépistage des voyageurs revenant de l'étranger, de zones en liste rouge. La Tunisie, par exemple.
"Nous avons déjà 8 personnes redéployées à l'aéroport pour les retours de Tunisie, explique le commandant Yoann Bossy, infirmier en chef au SDIS 44. Rien qu'aujourd'hui (ce 27 juillet) nous avons 3 vols à tester, 97 passagers sur le premier, 118 sur le deuxième et enfin 102 pour le troisième. D'ici le 31 août, 82 vols sont attendus en provenance de ce seul pays", poursuit-il.
Sur place, la mission des pompiers sera, non seulement, de tester les voyageurs non vaccinés, mais aussi, de délivrer les assignations à résidence de 10 jours pour les voyageurs non vaccinés, qu'ils soient ou non positifs.
Impossible donc, selon les autorités, de maintenir le centre de vaccination de la Trocardière ouvert alors que la présence de l'épidémie se fait plus prégnante ailleurs sur le département.
Le maire de Rezé, Hervé Neau, regrette cette décision. "Je pense qu'on aurait pu continuer à maintenir le centre de Rezé ouvert car il est un complément indispensable à la vaccination du plus grand nombre des habitants du sud de la métropole et, au-delà du sud-Loire"
Quid des 7 000 doses injectées chaque semaine ?
"Elles ne vont pas disparaître, rassure le Colonel Michel Weber, médecin chef du SDIS 44. Comme les délais entre deux injections ont été raccourcis à 3 semaines, les personnes qui ont eu leur première injection début juillet ont déjà été vaccinées une deuxième fois. Ceux qui n'auraient pas eu leur rappel seront totalement vaccinés à la fin du mois car nous rouvrons deux jours de créneaux de vaccinations, ici, à la trocardière les 26 et 27 août".
"En fait nous avons anticipé cette nouvelle organisation", précise Yoan Bossy, l'infirmier en chef.
Depuis 3 semaines, il n'est plus en effet plus possible de prendre rendez-vous à la Trocardière. "Nous avons fermé les créneaux. À partir de ce samedi, nos doses seront réparties dans les différents centres de vaccination de la métropole (Saint-Herblain, Vertou et la Beaujoire) et, quand ils prennent rendez-vous les gens sont automatiquement dirigés vers les créneaux disponibles dans ces autres centres".
Les pompiers n'abandonnent pas pour autant leur mission vaccinale, ils seront orientés vers des centres de dépistage ou de vaccination éphémères sur le littoral afin de circonscrire l'épidémie qui flambe.
