Alexey, 32 ans, sa femme Leila, et leur fille Sofiia aujourd’hui âgée de 2 ans, ont quitté l’Ukraine pour la France en avril 2022. 10 mois après, il travaille comme ingénieur informatique à Nantes et aide ses compatriotes depuis la France.
Le 24 février 2022, comme tous les Ukrainiens, Alexey et sa famille voient leur vie basculer.
Ils vivaient paisiblement à Tsyrkuny, un village situé au nord de Kharkiv. Localisée à une vingtaine de kilomètres seulement de la frontière avec la Russie, leur village est attaqué par l’armée russe et occupé dès les trois premières heures de l’invasion.
La famille comprend rapidement qu’il faut partir : "On ne pensait pas que ça arriverait. Le matin de l’invasion, on a emballé les choses importantes dans deux valises." Pendant les dix premiers jours, ils restent dans le village occupé et se cachent dans un sous-sol avec une autre famille, sans eau, ni électricité.
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Le départ d'Ukraine
La situation devenant de plus en plus dangereuse, Alexey, Leila et Sofiia décident de quitter Tsyrkuny : "Ils plaçaient et cachaient leurs tanks et artilleries entre nos maisons. Nous étions des boucliers humains”. Ils sont rejoints par un oncle et sa famille. À sept, dans une seule voiture, ils ont le choix entre la Russie ou l’Ukraine. "On était sur la ligne de feu. La route pouvait être minée et on est parti comme si c’était notre dernier chemin. On a décidé que c’était mieux de se faire tuer en tentant de rejoindre l’Ukraine plutôt que d’aller en Russie dans une situation inconnue."
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L'arrivée à Nantes
Et c’est finalement en France qu’ils trouvent refuge. Arrivés à Strasbourg en avril 2022, Alexey et sa famille prennent contact avec le centre de réfugiés qui leur fournit toute l’aide nécessaire. L’Ukrainien connaît bien la France pour y être venu étudier à Nantes en 2012, puis à Lyon en 2020. Et c’est à Nantes que la famille pose ses bagages.
Ingénieur informatique la semaine, il dédie tout son temps libre à aider ses compatriotes. "Je fais des dons à l’armée ukrainienne, j’achète les équipements. J’aide aussi les réfugiés ukrainiens ici à Nantes, avec la traduction, les démarches administratives, leur adaptation culturelle. J’accueille les personnes qui n’ont pas d’endroit où dormir…"
Depuis près d’un an, Alexey et Leila ont démarré une nouvelle vie, loin de leurs racines. Ils louent un appartement, ont retrouvé du travail. Et s’il a déjà pensé retourner au pays pour combattre, il sait que l’aide financière qu’il apporte à l’armée est nécessaire.
Il faut douze civils qui travaillent pour un militaire
AlexeyRéfugié ukrainien
La famille souhaite retourner en Ukraine à la fin de la guerre. Alexey s’estime chanceux de n’avoir perdu personne pour le moment. Il sait que des voisins sont morts parce qu’ils n’ont pas voulu quitter le village.
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