En France, on parle de 6 à 8 % de troubles dys*, et 4 à 5 % des élèves d’une classe d’âge sont dyslexiques. Des chiffres très probablement en deçà de la réalité, car il ne s’agit que des cas détectés. Sandra Todorovic, elle-même multi dys, a créé sa maison d’édition adaptée aux troubles d’apprentissage de la lecture.
Elle se présente comme "é-dys-trice". Sandra Todorovic a créé la maison d’édition - ZéTooLu - adaptée aux troubles de l’apprentissage de la lecture. Sandra est à la fois dyslexique - difficultés dans l’apprentissage de la lecture - et dyspraxique - difficultés à adapter son geste à un objectif, ce qui entraîne une maladresse importante.
Dys, ce n'est pas une maladie, c'est un trouble
"Multi dys, c’est une jolie collection de pleins de jolis petits défauts, explique-t-elle. Je suis un petit mélange entre Gaston Lagaffe et Bécassine. Je fais plein de bêtises, je fais tomber plein de choses, je me cogne souvent". Ce n’est pas une maladie, c’est un trouble.
On s’adapte, mais on ne guérit pas. C’est un apprentissage quotidien.
Sandra Todorovic
Une maison d'édition adaptée
"J’ai voulu monter cette maison d’édition pour aider les enfants et adultes qui ont des troubles neuro atypiques, des difficultés d’apprentissage, et un peu de mésestime de soi. Et dire que l’on peut y arriver aussi bien que les autres".
Sandra a ainsi élaboré ce qu’elle nomme "la lecture confortable, afin de mettre en place toutes les astuces qui, moi, m’ont aidée". Des astuces validées par des orthophonistes, des enseignants et des lecteurs. C’est par exemple des pages très aérées avec des doubles espaces entre les mots et des doubles interlignes. C’est une majuscule, en début de phrase, en gras et en couleur, tout comme la dernière ponctuation, afin de permettre à l'œil de bien se positionner.
Un enfant dys perd en moyenne deux ans dans son apprentissage de la lecture.
Sandra Todorovic
Un trouble à prendre en compte au plus vite
En CP, l’enfant dyslexique va avoir plus de mal à apprivoiser le mécanisme de la lecture et prendre un retard qui va s’accentuer en CE1, développant au passage une mésestime de soi.
"Ce n’est qu’en CE2 que parents et enseignants vont mettre des choses en place pour détecter une dyslexie ou un autre trouble". Pendant ce temps, deux années se seront écoulées.
Afin d’y remédier, Sandra rêve de voir se multiplier les livres adaptés dans les salles de classes, les bibliothèques et autres lieux de lecture. Ainsi, "nous pourrions nous rendre compte plus facilement et rapidement d’une difficulté contournée si un lecteur se dirige tout le temps vers le même type de lecture, et nous gagnerions un temps précieux pour l’enfant".
*Chiffre de la Fédération française des dys
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