Voilà plus de quatre ans maintenant que la Tour Bretagne, immeuble emblématique du centre-ville de Nantes, a été vidée de ses occupants. Et les travaux de rénovation et de réorganisation de ce bâtiment de 41 étages n'ont toujours pas commencé. Dans les coulisses, cependant, des architectes planchent.
Les Nantais n'ont même plus un regard pour cette dame qui fêtait cette année ses 48 ans.
48 ans, ce n'est pourtant pas bien vieux. On peut encore séduire. Quitte à prévoir un ravalement de façade !
Trêve de mauvaise plaisanterie, la Tour Bretagne est vide depuis l'été 2020, on annonçait des travaux de désamiantage puis de réaménagement et on ne voit rien venir. Au pied de l'immeuble, l'entrée principale est occultée, on n'entre que si l'on possède le code. À l'intérieur, il n'y a plus qu'une équipe de sécurité, présente 24 h/24 et sept jours sur sept. Les 41 niveaux sont vides.
Évacuée pour cause d'amiante
Si on en est là, c'est parce qu'en 2017, à l'occasion de travaux d'entretien, une poussière suspecte avait été détectée sur des volets de gaines de désenfumage. Trois ans plus tard, la présence de poussière d'amiante ayant été avérée, l'immeuble était évacué de ses 800 occupants, fonctionnaires de diverses administrations, employés de banque, du centre de communication de l'ouest, et, au dernier étage, du Nid, ce bar qui dominait la ville.
Vidée de ses occupants et de son mobilier, la Tour Bretagne s'est endormie.
On devrait nous annoncer très prochainement un calendrier des travaux à venir. Plusieurs cabinets d'architectes ont travaillé sur ce que pourrait devenir l'immeuble le plus haut de Nantes, 144 mètres, après avoir été désamianté et, nous avait-on annoncé, "entièrement désossé."
D'énormes travaux de réhabilitation
Car, outre le désamiantage, il faut aussi revoir les questions énergétiques et notamment l'isolation de la tour conçue au début des années 70. Le groupe immobilier Giboire, propriétaire de 66 % des lieux, veut en faire un "exemple de réhabilitation".
Concernant sa réaffectation, on trouvera encore des bureaux, mais aussi des logements, on parle d'un hôtel, de commerces au pied de la tour. En tout cas, un immeuble plus "ouvert" qu'il ne l'était auparavant. Et, évoquait-on encore il y a deux ans, une terrasse accessible au public comme elle l'était avec le Nid.
Du côté de la métropole nantaise, on ne communique pas sur ce sujet, laissant au groupe Giboire l'initiative. Pour le moment, le promoteur reste muet.
On devrait bientôt connaître le nom du cabinet d'architecte retenu et la teneur de son projet. On avait évoqué 2027 pour une livraison de la tour "nouvelle version", une date qui ne semble plus envisageable aujourd'hui.
Une donnée supplémentaire est venue impacter ce projet monumental : la crise du secteur de l'immobilier due à l'augmentation du coût des matériaux et des taux d'intérêt, provoquant une chute des transactions et des mises en chantier.
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