Ce lundi 28 janvier le tribunal administratif d'Amiens a validé le permis de construire modifié pour le projet immobilier de la Venise verte à Camon dans la Somme, déboutant ainsi les associations de défense de l'environnement, des riverains et la dizaine de particuliers qui s'y opposent.
Le 3 octobre dernier, le tribunal administratif d'Amiens avait accordé un sursis de quatre mois au promoteur immobilier de la Venise verte à Camon et à la municipalité pour modifier le permis de construire qui présentait plusieurs illégalités. Il avait été saisi par des associations locales de défense de l'environnement et des particuliers. Il était demandé au promoteur de compléter le dossier, en particulier sur l'impact visuel et sur la conformité au plan de prévention des risques naturels du projet.
Le nouveau permis de construire jugé conforme
Après avoir examiné le nouveau permis de construire modifié et complété, le tribunal administratif l'a validé ce lundi 28 janvier.
"C'était prévisible puisque dans sa première décision, le tribunal administratif avait validé 99 % du permis de construire. Il restait quelques compléments à apporter, ne s'étonne pas Jean-Claude Renaux, le maire (DVG) de Camon. Ce permis de construire est parfaitement légal. Le terrain a été reconnu parfaitement constructible. La commune avait été mise en questions sur la qualité de son instruction dans ce dossier. Tout ça est levé, ce qui est primordial. Dans des actes d'urbanisme, il y a un droit de recours pour les associations. Il a été exercé. Maintenant, il faut respecter les décisions de la justice qui a autre chose à faire que d'arbitrer des conflits sur fond politique entre une mairie et des opposants. Il faut passer à autre chose et continuer à faire ce que je fais depuis 25 ans : faire avancer la commune. C'est pour ça que les travaux vont commencer au plus vite."
Les associations vont faire appel
L'association la Denise verte, qui lutte contre ce projet, indique qu'elle va poursuivre en appel devant la cour administrative de Douai. Selon elle, la validation du permis de construire "n'induit pas pour autant un feu vert pour la construction. À ce jour, aucun dossier loi sur l'eau (sur lequel le tribunal administratif n'était pas saisi) n'a été fourni par le promoteur. Les crues subies par de nombreuses régions et le niveau actuel de l'eau à Camon confirment que le sujet de la préservation des zones humides reste plus que jamais d'actualité. Notre combat continue."
Ce projet immobilier très controversé prévoit la construction d'un bâtiment de 15 mètres de hauteur sur 70 mètres de long comportant 31 logements sur un terrain de près de 3 000 mètres carrés, au bord du fleuve Somme, à Camon, au milieu des hortillonnages. 54 places de parking sont également prévues.