Trois personnes tuées par balle depuis le début de l'année, 30 blessés, 56 fusillades. Les chiffres sont terribles, et les trafics liés aux stupéfiants s'amplifient sur la métropole nantaise. Le procureur de la République, Pierre Sennes était l'invité du 19/20 jeudi soir.
Trois personnes tuées par balles depuis le début de l'année. 30 blessés. 45 fusillades en 2018 contre 56 depuis le début de l'année.
Les chiffres sont implacables.
Interrogé dans le 19-20, sur cette montée de la violence liée au trafic de drogue, le procureur de la République, Pierre Sennes a confirmé avoir constaté une "dérive, une aggravation de la situation notamment dans les quartiers, avec une recrudescence des règlements de compte, avec arme, qui, pour la grande majorité d'entre-eux, sont liés au trafic de drogue."
"Nous avons plusieurs cas de figure, nous avons des rivalités entre des bandes qui s'affrontent de manière armée pour préempter le trafic sur la ville et notamment sur des quartiers."
Contrôler le trafic et la rémunération qui va avec
Des bandes qui veulent ainsi "contrôler le trafic et la rémunération qui va avec. Il y a aussi une économie souterraine. Et nous voyons apparaître aussi depuis quelques mois le problème des points de deal au pied des immeubles, où là il y a aussi des affrontements armés à l'égard de personnes qui font du trafic et à qui on reproche souvent de venir empiéter sur d'autres dealers qui considèrent que le territoire leur appartient."Face à l'impression parfois, que rien ne change, que la vente peut se faire en toute impunité et à la vue de tous, le procureur a rappelé la mobilisation générale de tous les services, les services de police, avec des équipes spécialisées à la police judiciaire, à la sécurité publique, mais aussi au parquet, qui dispose d'une structure spécialisée entièrement dédiée à la criminalité organisée.
Nous avons une responsabilité vis à vis de nos concitoyens de tout mettre en oeuvre pour lutter efficacement contre ce fléau - Pierre Sennès, procureur de la République de Nantes
Des interpellations tous les jours
Sur les résultats, le procureur a rappelé que depuis le début de l'année, s'agissant des coups de feu dans les quartiers, des trafics de drogue, 32 personnes ont été interpellées par la police judiciaire, et 12 par la sécurité publique, la sûreté départementale."Lundi, vous aviez au tribunal correctionnel une affaire très importante de trafic de drogue sur Malakoff qui impliquait 8 personnes et qui ont été condamnées à des peines allant de 6 mois à un an d'emprisonnement.
Mardi, deux trafiquants de drogue du quartier de Bellevue cette fois ont été condamnés à des peines de 4 ans d'emprisonnement, et à l'heure où je vous parle, vous avez au commissariat de police de Nantes, 7 personnes qui sont en garde à vue, impliquées dans du deal de rue cette fois-ci, dans le quartier de la place du Commerce.
Tous les jours il y a des interpellations, et tous les jours, il y a des personnes qui sont jugées devant le tribunal correctionnel."
Un mineur de 14 ans en garde à vue pour l'agression de la TAN
Quant aux agressions, et notamment celle, mardi, d'un chauffeur de la TAN, le procureur a précisé qu'une personne avait été placée en garde à vue sur les 3 individus impliqués. Il s'agit d'un mineur âgé de 14 ans.Sur les 10 premiers mois de l'année 2019, 290 personnes ont été présentées au parquet à l'issue de leur garde à vue et ont été écrouées. Soit, a précisé Pierre Sennes, une augmentation de 42% par rapport à l'année 2018.Quant aux affaires de viols et d'agressions sexuelles dans la rue, elles aussi en augmentation, une personne suspectée d'avoir commis 5 agressions sexuelles, viols et tentatives de viols dans le secteur de la route de Vannes, se trouve actuellement en garde à vue à Nantes.