Un chauffeur de bus agressé et roué de coups par plusieurs individus près de Nantes

Les faits se sont déroulés en fin d'après-midi, ce mercredi 26 juin. Un chauffeur de bus de la ligne 3 a été agressé par plusieurs individus à Saint-Herblain. Sérieusement blessé, le conducteur de 40 ans a été transporté au CHU de Nantes.

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Il était 17 h 33 au 2 bis de la rue Faraday sur la commune de Saint-Herblain, lorsque les secours sont arrivés pour prendre en charge un chauffeur de la ligne de chronobus n°3.

Les faits se sont déroulés à hauteur de l'arrêt Franklin.

"Notre collègue repartait, il a entendu quelqu'un crier. Il a pensé que c'était un usager qui qui courait pour ne pas rater son bus. Il s'est arrêté pour l'attendre. L'individu a mis un coup de pied dans la porte", raconte Nicolas Toquec, délégué syndical FO de la Semitan.

Il y a eu des mots, notre collègue est sorti de son poste de conduite pour s'expliquer avec l'usager. Dans un premier temps, il n'est pas descendu de son bus

Nicolas Toquec

Délégué syndical FO Semitan

"Ça a bien bousculé, un voyageur s'est interposé, ça s'est calmé et ça a repris de plus belle. Après, cela s'est passé dehors", ajoute Nicolas Toquec. 

Mais cette fois, ce sont trois individus qui entourent le conducteur.

Ils lui ont tapé dessus à 3, il a un traumatisme facial et des côtes cassées

Nicolas Toquec

Délégué syndical FO

"Pas question de subir ça ! "

"Quand j'ai eu le directeur d'exploitation au téléphone hier vers 20 h 30, je lui ai demandé d'arrêter le réseau. Il est hors de question d'accepter qu'un collègue se fasse agresser aussi sauvagement. ll n'est pas question de subir ça ! "

Une demande refusée par la direction de la Semitan au motif, explique en colère le syndicaliste, "que notre collègue est sorti de son poste de conduite."

Le conducteur blessé est sorti du CHU de Nantes dans la nuit. "Je l'ai eu au téléphone, il a du mal à parler, il est en état de choc", précise Nicolas Toquec.

"Nous sommes très affectés par cette agression. Quand un salarié de l'entreprise se fait agresser, c'est évidemment difficile à supporter. Nous avons pris en charge le conducteur. Nous l'avons accompagné", explique Olivier Le Grontec, directeur général de la Semitan.

Les conducteurs n'étant pas autorisés à faire jouer leur droit de retrait, les transports en commun circulent normalement ce jeudi matin.

"Nous n'avons pas reçu de droit de retrait formel des organisations syndicales. Il s'applique individuellement, chaque salarié doit en faire la demande. En l'occurrence, il n'y a que FO qui s'est manifesté. Mais nous ne pouvions pas faire rentrer tout le réseau à 17 h 30. Il y avait beaucoup d'usagers", répond Olivier Le Grontec directeur général de la Semitan.

Nous avons sécurisé, la police était sur les lieux. Une enquête est en cours. On ne peut pas arrêter le réseau sur l'ensemble de la métropole

Olivier Le Grontec

Directeur général de la Semitan

"Un acte grave"

La direction précise que le droit de retrait "peut s'appliquer s'il y a encore un danger grave et imminent. Après, nous décidons de stopper ou pas une ligne en fonction de la tension sur le quartier concerné. C'est au cas par cas."

Une agression est un acte grave, pénible, douloureux pour l'entreprise, mais que l'on gère en fonction de la situation et des contacts que nous avons avec les forces de l'ordre

Olivier Le Grontec

Directeur général de la Semitan

Les chauffeurs sont désabusés. "En prenant ce genre de décision, la direction aura une responsabilité dans ce qui va sortir des urnes dans les jours à venir", accuse le délégué FO.

La direction n'a pas fait son devoir, elle ne met pas ses salariés en sécurité

Nicolas Toquec

Délégué syndical FO Semitan

"Les roulants subissent tous les jours, on leur met une pression de plus en plus importante", ajoute le représentant syndical.

En 2023, 300 agressions verbales ou physiques ont été recensées. "Un chiffre en dessous de la réalité", selon le syndicaliste. "Tout le monde ne remonte pas ce qu'il vit et subit."

Un CSE doit se tenir à 9 h ce jeudi matin. "Ça va être chaud patate ! ", promet Nicolas Toquec.

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