Une heure de prises de paroles en ouverture du Conseil Métropolitain de Nantes ce vendredi matin sur la question de la sécurité

Dans leur majorité, les élus du Conseil Métropolitain de l'agglomération nantaise soutiennent la présidente Johanna Rolland. Ceci dans un contexte de critiques violentes sur les questions de sécurité, des élus ont aussi pointé les limites des décisions prises par l'Etat.

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Exceptionnellement, les élus du Conseil Métropolitain de l'agglomération nantaise ont débuté la séance mensuelle ce vendredi par une douzaine de prises de paroles, hors ordre du jour. 

Johanna Rolland a ouvert les débats à 9h en revenant, en introduction, sur les questions de sécurité dans l'agglomération nantaise. Des questions qui ont particulièrement mobilisé, élus, médias et réseaux sociaux depuis deux semaines. Plus exactement depuis le viol subi par une femme sur l'esplanade des nefs à Nantes, le 24 septembre dernier.

Des renforts de policiers mais pas assez de magistrats

La présidente de la métropole a tout d'abord rappelé la décision du ministre de l'Intérieur de doter (temporairement) Nantes de 70 policiers supplémentaires à partir de ce lundi 10 octobre, puis d'une compagnie de 200 CRS en 2023, et enfin de nouvelles caméras de vidéoprotection (une centaine) dont la moitié financée par l'Etat. Johanna Rolland a évoqué également le recrutement de policiers municipaux.

En conclusion de cette introduction, la présidente de Nantes Métropole a évoqué un courrier qu'elle a envoyé au Garde des Sceaux "pour augmenter le nombre de magistrats, de greffiers, de personnels de justice" car, selon elle, les effectifs de la Justice ne sont pas adaptés sur Nantes.

"Enfin vous ouvrez les yeux !"

Puis, la parole a été donnée à divers élus métropolitains qui avaient souhaité s'exprimer sur ces questions qui ont alimenté les débats ces temps derniers, avec parfois des prises de position violentes. Notamment cette semaine de la part du mouvement Nantes en Commun à l'encontre de Johanna Rolland, l'accusant de racisme à travers un tweet.

Laurence Garnier, pour les Républicains, a débuté sa prise de parole par une pirouette politicienne, exprimant un soutien à Johanna Rolland, qui n'en était pas un, on s'en doute.

"Je voudrais saluer votre changement de cap et de discours" a-t-elle commencé. Mais on se doutait bien que cette posture serait de courte durée. "Enfin vous ouvrez les yeux !" a enchaîné la conseillère métropolitaine d'opposition (et également sénatrice) qui a poursuivi en dénonçant une "défaillance de la politique de sécurité"

Laurence Garnier a fait remarquer en conclusion que les mesures annoncées ces derniers jours étaient finalement ce que l'opposition réclamait en conseil municipal il y a un an.

Des commissariats de quartier

La réponse de la majorité métropolitaine ne s'est pas faite attendre, à commencer par celle du Vice président Robin Salecroix. L'élu communiste a renvoyé Laurence Garnier dans ses buts en rappelant que c'est la droite qui entre 2007 et 2012 a supprimé, dit-il, 13 000 postes de policiers en France.  "Nous avons besoin de renforts de la PJ, de maillage en commissariats de proximité" a déclaré Robin Salecroix.

Argument enrichi quelque prises de paroles plus tard par le socialiste Bertrand Affilé, 2ème Vice président, qui, se souvenant de son histoire nantaise, a rafraichi les mémoires en évoquant une époque où il y avait des commissariats de quartier. "Les délinquants n'avaient pas pignon sur rue et les dealers n'occupaient pas la place publique. Cette police de proximité qui avait un rôle de médiation et qui rassurait n'est plus là." a-t-il regretté, en invitant les parlementaires présents dans l'assemblée à demander des comptes au ministre de l'Intérieur.

La question du centre de rétention administrative

A propos de l'annonce par Gérald Darmanin de la création d'un centre de rétention administrative à Nantes, l'élue écologiste Mahel Coppey a critiqué cette annonce du ministre de l'Intérieur.

"En quoi la création d'un centre de rétention est une réponse ?" a fait remarquer l'élue dénonçant un amalgame malsain sous entendant que ce sont les personnes étrangères qui sont responsables de l'insécurité. "Quel maire cautionnera l'installation d'un tel centre dans sa commune ?"

Auparavant, la représentante du groupe écologiste et citoyen avait assuré Johanna Rolland "chère Johanna" de son soutien face aux critiques violentes dont elle a fait l'objet. Soutien appuyé également de la part du maire divers droite de Basse-Goulaine, Alain Vey.

"Je ne doute pas qu'en tant que bonne basketteuse, vous allez rebondir" a-t-il adressé avec humour à une Johanna Rolland émue. "Mais protégez-vous de vos amis " a-t-il conseillé en invitant la Présidente de la métropole à prendre ses distances avec la NUPES.

"Ceux qui ont voulu me salir me connaissent bien mal"

Johanna Rolland a conclu cette série de prises de parole d'une heure en déclarant "Ceux qui ont voulu me salir me connaissent bien mal, ça renforce ma détermination... Nous allons continuer de nous battre pour refuser l'amalgame nauséabond proposé par l'extrême droite entre l'immigration et l'insécurité."

Puis les élus métropolitains ont déroulé l'ordre du jour en commençant par l'approbation du procès verbal de la dernière séance. 

Ce qui a donné l'occasion de reparler de l'Arbre aux hérons. Encore un sujet qui n'a pas fini de faire débat.

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