Urbanisation. Objectif Zéro Artificialisation Nette, quelles villes, quelles campagnes ?

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Dimanche en Politique : pourra-t-on encore construire  l’avenir ? Restons Zan !
Dimanche en Politique - Zéro Artificialisation Nette ©France Télévisions/M. N'Guenor/O. Cailler/N. Saliou-Tendron

ZAN… Trois petites lettres qui donnent des sueurs froides aux élus. ZAN pour Zéro Artificialisation Nette, ou comment, d'ici à 2050, il deviendra interdit de construire sur des sols naturels. Objectif : maintenir la biodiversité en limitant la bétonisation. Un Big bang urbanistique qui va changer la façon de développer les villes et les campagnes. Notamment dans notre région qui accueille toujours plus de population.

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ZAN. Cet acronyme issu de la loi climat de 2021 signifie Zéro Artificialisation Nette. Il va interdire progressivement toute construction sur des terres où il n’y a pas déjà du bâti.

L'urgence de préserver nos espaces naturels

Pour faire simple, on ne pourra plus construire sur des parcelles non encore bâties (sauf à compenser) d'ici à 2050. Objectif : préserver nos espaces naturels pour qu’ils ne soient pas bétonnés.

Car c’est trop souvent le cas aujourd’hui en France et dans notre région où 20 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers ont été consommés chaque année en moyenne… Soit près de sept terrains de football par heure !

Dans les Pays de la Loire, il y a particulièrement urgence à agir, car notre région est très gourmande en espaces naturels.

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Dimanche en Politique - Chronique Zéro Artificialisation Nette ©France Télévisions/E. Coussemacq

Les défis régionaux et les enjeux nationaux

"Le modèle est arrivé au bout" reconnaît Antoine Chéreau, 1ᵉʳ vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire en charge des territoires et de la transition écologique. "Un tiers des hectares bétonnés en 10 ans l’ont été sur des communes qui perdent des habitants… Cherchez l’erreur !" ajoute-t-il.

Pourtant, l’an dernier, la Région a tenté de diminuer pour son territoire la portée du ZAN, en demandant à ne pas être assujettie à une diminution de 50 % d'ici à 2031, mais à 34 %. Refus de l’État. La région devra contribuer comme les autres. Pas question de limiter l’effort face à la hausse annoncée de la population d'ici à 2050 : + 590 000 nouveaux habitants annoncés au milieu du siècle en Pays de la Loire, soit 4,6 millions au total !

Une partie des projets de construction prévus dans la région ne seront malgré tout pas comptabilisés dans l’effort régional. Cela concerne des projets d’envergure dite nationale, comme l’aéroport Nantes-Atlantique, le Grand port Nantes Saint-Nazaire, la future prison près d’Angers… Ou plus surprenant, le Puy du Fou !

L'inquiétude des élus locaux

Pour le reste, la Région devra prendre sa part de l’effort pour stopper la bétonisation.

Les élus locaux ont désormais intégré cette démarche, et la soutiennent dans leur grande majorité. Mais il n’empêche que le ZAN les inquiète.

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Extrait Dimanche en Politique Zéro Artificialisation Nette - Antoine Chereau - 1ᵉʳ vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire en charge des territoires et de la transition écologique ©France Télévisions/J-C. Loez

 

Quelles solutions ?

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Extrait Dimanche en Politique Zéro Artificialisation Nette - Virginie Grandhomme - Sociologue et responsable de la chaire Réalités Audencia ©France Télévisions/J-C. Loez
Face à cette obligation de limiter la bétonisation et un jour de la stopper, quelles solutions ? Pour Virginie Grandhomme, sociologue et responsable de la Chaire "Réalités" à l’école nantaise Audencia, pas le choix : il va falloir densifier les villes !  

Accepter de les surélever, ce qui passera par la construction de plus d’immeubles et de plus grande hauteur. Une étude menée récemment montre que contrairement à des idées reçues, la densité n’est pas forcément si mal vécue par les habitants.

Autre solution : réhabiliter les friches industrielles.  Leur identification est en cours, mais on estime déjà qu’il y en a au minimum 2 400 en France… Une véritable manne foncière, parfois placée en bordure de centre-ville. C’est là aussi que les municipalités pourront trouver des hectares disponibles.

 

Mieux exploiter les zones industrielles

Autre gisement de développement, sans bétonner davantage… Les zones industrielles. "On utilise très mal les zones d’activité déjà existantes" explique Pierre-Cécil Brasseur, urbaniste-économiste et directeur associé du cabinet Synopter.

"Ça devrait être comme les écoles : on n’en construit pas de nouvelles si les 1ères ne sont pas remplies. Et pourtant, c'est ce qui se passe".

Pour lui, mieux exploiter les terrains autour des sociétés (espaces verts, parkings…), mutualiser des espaces entre entreprises d’une même zone d’activités permettrait de libérer des milliers d’hectares, sans artificialiser.

"Pendant 50 ans, on s’est contenté de découper, d’aménager et de vendre du terrain. Le modèle économique n’a été pensé que par la commercialisation du foncier, bradé pour attirer des entreprises. Il faut que ça change. Et le ZAN est bonne chose, car il amène à se poser - enfin - les bonnes questions".

 Virginie Charbonneau reçoit :

  • Antoine Chereau - 1ᵉʳ vice-président du Conseil régional des Pays de la Loire en charge des territoires et de la transition écologique 
  • Virginie Grandhomme - Sociologue et responsable de la chaire Réalités Audencia
  • Pierre-Cécil  Brasseur - Urbaniste-économiste 

► Dimanche en Politique "Restons ZAN... Pourra-t-on encore construire à l'avenir ?" à voir ce dimanche 18 février à 11 h 10 et en replay sur france.tv 

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