VIDEO. Covoiturage : à Nantes, la voie réservée, méconnue de beaucoup d'automobilistes, attire peu

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Ce chiffre : 83 %. C'est le taux de conducteurs à rouler seuls dans leur voiture pour aller au travail le matin. On appelle ça l'autosolisme et les Nantais feraient partie des plus fervents adeptes en France. Récalcitrants donc au covoiturage, qui pourtant a le plus de raisons actuellement de décoller : aides financières de l'Etat et de la Région via des applis, hausse du carburant. Et voies dédiées aux personnes qui circulent à plusieurs. Un axe de covoiturage a été créé à l'entrée de Nantes, en allant vers Angers. Mais a-t-il modifié les habitudes des conducteurs ? On ©France Télévisions

Et vous, que savez-vous du covoiturage ? C'est la pratique qui consiste à transporter plusieurs automobilistes, dans une seule voiture. Elle fait économiser de l'argent, du carburant, et même parfois du temps. Autour de Nantes, le dispositif est en place, mais reste peu connu des automobilistes.

Savez-vous ce que désigne ce panneau bleu, de forme carrée, avec à l'intérieur un losange blanc ? Si ce n'est pas le cas, il faudra vite vous y faire. Il signifie que vous roulez sur une voie réservée au covoiturage. Une bonne solution, pour éviter (en partie) les bouchons. Cette pratique fait partie des "mobilités douces", qui sont mises à l'honneur cette semaine.

La règle du jeu est simple : on peut rouler sur cette file, lorsqu'on transporte ses collègues, ses voisins ou encore ses enfants, à bord de son véhicule. L'avantage, c'est que l'on peut y gagner des dizaines de minutes, sur son temps de trajet. On ne triche pas : transportez qui vous voulez, et ne roulez pas seul sur cette voie ! Ne pas respecter cette règle risque de vous soulager de 135 euros par infraction constatée.

Cette voie spéciale covoiturage est la première dans la métropole nantaise. Elle a ouvert en juin dernier, entre Nantes (Loire-Atlantique) et Angers (Maine-et-Loire) et couvre 2,2 kilomètres de ce parcours. Une équipe de France 3 Pays de la Loire est allée y faire le point, près de trois mois après son ouverture.

La troisième voie méconnue

Sur ces voies rapides, vous êtes nombreux à circuler. Rien ne distingue, ou presque, la voie de gauche, de celle de droite : pourtant, c'est celle réservée aux covoitureurs. On le voit avec le losange peint sur le sol. Lorsqu'on interroge quelques automobilistes, certains ne sont pas au courant. "Je n'en savais rien, j'avoue. C'est une bonne chose, j'imagine", lâchent deux conducteurs au volant de leur camionnette.

Un peu plus tard, cette automobiliste confie à nos journalistes avoir déjà eu recours à cette voie. Elle reste toutefois sceptique : "Je l'ai déjà utilisée. On était trois dans la voiture, je suis déjà passée dessus. Et est-ce que ça change les choses ? Moi, je ne trouve pas, spécialement. La circulation reste bien chargée, et je ne vois pas beaucoup de monde dessus le matin."

Ce mercredi, à l'heure de pointe, la circulation restait fluide, mais en cas de bouchon, la voie permettrait en moyenne de gagner 8 minutes. Trois mois après son inauguration, l'usage est évalué à l'aide d'un questionnaire et de caméras. "On voit qu'elle est comprise, mais pas par tous. On estime dans les premiers comptages à 10% le nombre de personnes qui n'auraient pas bien compris le dispositif et qui pourraient utiliser cette voie, mais qui ne le font pas", détaille Bénédicte Levionnais, directrice du département des mobilités de Nantes métropole.

Passage lent au covoiturage

La métropole nantaise n'est pas la seule à mettre en place ce dispositif. D'autres villes de France ont franchi le pas. Des voies de covoiturage existent par exemple à Lille. Elle s'étend sur dix kilomètres et n'est activée qu'en cas d'embouteillage. "Là, on a déclenché la voie réservée au covoiturage, parce qu'on le voit sur cette image-là : on a une congestion qui s'est installée, qui s'est un peu stabilisée. Pour autant, la situation n'est pas complètement à l'arrêt. Donc, ça permet aux gens d'adapter leur voie", se justifie Thomas Lheureux, responsable du centre de gestion du trafic de la DIR (direction interdépartementale des routes) Nord.

À Nantes, le dispositif sera évalué pendant trois ans. D'ores et déjà, la municipalité travaille sur une deuxième voie de covoiturage : elle doit voir le jour d'ici à 2024. Une troisième voie est, quant à elle, en cours d'étude.

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