Avec l'arrivée des températures hivernales et des besoins énergétiques, la centrale thermique de Cordemais (Loire-Atlantique), qui devait fermer en 2022, a été raccordée au réseau électrique. Ses deux unités de production au charbon suppléeront le nucléaire et les énergies renouvelables lors des pics de consommation d'électricité.
Elle fonctionne à plein régime depuis que les températures ont chuté à la mi-novembre. La centrale de Cordemais, entre Nantes et Saint-Nazaire, fait partie du paysage énergétique des Pays de la Loire. Destinée à fermer en 2022, la centrale a obtenu un sursis cet hiver pour soutenir la production d'électricité cette hiver, saison traditionnellement gourmande en énergie.
Dans sa salle des commandes, au cœur du site, des écrans, des graphiques qui permettent de surveiller l'état du matériel mais aussi grâce aux agents de répondre à la demande en électricité 24 sur 24. À elle seule, la centrale permet d'alimenter une ville un peu plus grande que Rennes.
Un service public
"Peut-être que demain, on nous demandera de nous mettre à l'arrêt. Et qu'après-demain, on nous dira de reprendre. C'est le Réseau de transport d'électricité (RTE) qui fixe en fonction du besoin, confie Michel Durand, directeur du site thermique. On est vraiment dans la notion de service public, c'est-à-dire qu'on délivre de l'électricité qui est nécessaire pour l'ensemble des Français, et particulièrement pour la région Bretagne puisqu'on est le seul outil planifiable et pilotable pour cette région."
Seul hic au paysage - et non des moindres - la centrale fonctionne pour l'heure au charbon, gros émetteur de CO2. Des travaux de modification de l'installation ont commencé en septembre 2022, avec pour objectif de produire jusqu'à 20% de l'électricité avec du bois déchet dès février prochain.
Cette première étape du projet Écocombust pourrait donner un avenir à la centrale de Cordemais. "On sait déjà qu'on aura besoin de nous en 2025-2026. Si on a besoin de nous pour une plus longue période, on sait qu'on pourra monter techniquement à 100% de biomasse," assure Michel Durand. La décision est désormais politique et pourrait intervenir dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie.