Ce lundi 4 octobre s'ouvrait la deuxième campagne de vaccination contre le virus covid-19. Elle s'adresse en priorité aux plus de 60 ans et aux personnes fragiles. Reportage à Nantes.
Cette deuxième dose de rappel du vaccin contre le covid-19 est fortement recommandée par le Ministère de la Santé et de la Prévention :
- Pour les personnes de 60 à 79 ans, pour les femmes enceintes, pour les adultes à risque de forme grave et leur entourage : dès 6 mois après le dernier rappel, en respectant un délai de 3 mois après l’infection, en cas d’infection survenue après le premier rappel.
- Pour les personnes de 80 ans et plus, les résidents en EHPAD et USLD et les personnes immunodéprimées : dès 3 mois après le dernier rappel ou la dernière infection.
Le vaccin disponible est dit bivalent parce qu'adapté à la lutte contre la souche initiale du virus mais aussi son variant Omicron, variant qui représente aujourd'hui la quasi totalité des contaminations en France.
"Nous sommes bien dans la huitième vague"
A Nantes, on ne constatait pas ce lundi de précipitation dans les officines même si la région des Pays de la Loire est bien entrée dans la 8e vague d'épidémie de Covid-19.
"Chaque semaine, indique Josselin Vincent, responsable de la veille sanitaire à l'ARS des Pays de la Loire, il y a à peu près 15 à 16000 nouvelles personnes qui sont contaminées. Donc, nous sommes bien dans la huitième vague."
Pour autant, nous sommes encore loin des deux vagues précédentes lors desquelles le taux d'incidence (nombre de nouveaux cas sur une semaine glissante) était dix fois plus élevé. De plus, il semblerait que la courbe épidémique amorce un début de baisse.
Pas de formes graves
"C'est prématuré pour dire qu'on est proche du pic épidémique" précise néanmoins Josselin Vincent. On commence à avoir un léger impact sur le système hospitalier."
Le variant qui circule actuellement serait donc moins dangereux que les précédents. Parmi les 130 personnes hospitalisées dans la région, très peu d'entre elles développent des formes graves.
Le covid-19 et son variant Omicron seraient-ils en passe de devenir une "grippe" de plus de la saison hivernale ? Si la vaccination est ouverte aux plus de 60 ans, la priorité, ce sont les plus de 80 ans.
Les gestes barrières sont ceux de la grippe saisonnière. "Lorsque vous avez des symptômes, explique Josselin Vincent, vous n'allez pas travailler, vous restez à domicile. Vous vous faites tester lorsque effectivement vous êtes proche d'une personne qui a les symptômes et vous portez le masque."
On peut rappeler également l'intérêt d'une bonne aération des logements et du lavage des mains avec du savon ou une solution hydroalcoolique.
"Le covid, reste sous forte surveillance"
Et après la huitième vague ? Une neuvième, une dixième ?
A l'Agence Régionale de Santé, on envisage tout à fait de nouvelles vagues de contamination. Mais l'expérience montre que plus un variant est contagieux, moins il est dangereux.
Néanmoins, conclut Josselin Vincent, de l'ARS, "Le covid, reste sous forte surveillance, c'est à dire qu'on surveille en permanence le nombre de nouveaux cas, l'impact dans les hôpitaux et on surveille en permanence l'arrivée possible d'un nouveau variant."
"Nous avons reçu le premier vaccin bivalent vendredi dernier et pour l'instant, ce sont les Moderna, nous dit Pierre-Yves Boudard, pharmacien à Nantes. Et nous devrions recevoir les vaccins Pfizer bivalents à partir de la fin de cette semaine ou du début de la semaine prochaine."
"Ça va se faire progressivement"
Pierre-Yves Boudard ne constate pas de ruée pour cette deuxième campagne de vaccination.
"Il n'y a pas de précipitation, estime-t-il. De toute façon, il y a des délais à respecter entre le premier et le deuxième rappel, qui doivent être de trois mois pour les personnes sensibles ou de six mois pour le reste de la population. Ça va se faire progressivement et ça va bien se passer probablement."
Ce que confirme son confrère d'une autre officine.
"Non, il n'y a pas l'affluence qu'il y a eu au moment de la psychose, nous dit Thomas Beliard, pharmacien également à Nantes. Quand on avait les premiers vaccins, tout le monde évidemment voulait se faire vacciner et nous manquions de vaccins et de temps également pour pouvoir prendre tout le monde. Maintenant, les choses se sont régularisées et ça va aller."
La campagne de vaccination contre la grippe débutera, elle, le 18 octobre. Il est possible nous dit-on de conjuguer les deux injections, le même jour, une dans chaque bras.