Samedi après-midi, la foule est venue admirer la création de la Compagnie La Machine sur l'esplanade des nefs à Nantes. Gros succès pour le héron.
Poussé hors du nid par la métropole nantaise, le héron ne s'est pas écrasé.
La fin du projet tel qu'il était envisagé parce que trop couteux, ne signifie pas pour autant son abandon. Les Nantais s'en sont rendus compte ce samedi, au moins ceux qui ont assisté au premier essai du héron avec des passagers embarqués, des membres de l'équipe conceptrice. C'était sur l'esplanade des nefs et c'était impressionnant.
Le grand héron de bois et de fer a déployé ses ailes avec, sur son dos et sous ses ailes quelques passagers dont ses concepteurs François Delarozière, le directeur la compagnie La Machine qui réalise le héron et Pierre Oréfice, le directeur des Machines de l'île.
Et côté foule, des regards ébahis devant la beauté de cette machine, certes couteuse, mais si belle.
"C'est un projet que je trouvais sublime et très intéressant pour la ville de Nantes" dit cette spectatrice qui se dit déçue de la tournure qu'a pris le projet.
"On peut difficilement juger de qui a tort et qui a raison mais c'est une très belle machine qui apporterait certainement un plus à la ville de Nantes." confirme son voisin.
"Ils nous font tellement de bien avec leurs machines."
Une spectatrice qui a donné de sa poche 1000 euros pour que l'arbre aux hérons se fasse se dit désespérée que le projet capote.
"J'ai vraiment envie que ça se fasse, dit-elle. Je veux dire à Pierre et à François qu'on est à fond pour les soutenir. Ils nous font tellement de bien avec leurs machines."
Quelques mètres plus haut, perché sur un axe, le héron déploie ses ailes sur une musique de Mino Malan. La foule applaudit.
"Il faut que cette ville continue à rêver."
"On tient à vous remercier du fond du cœur parce que vous nous donnez de l'espoir", avait dit auparavant à la foule François Delarozière. Avec son compère Pierre Oréfice, ils sont plus que satisfaits de voir autant de monde assister à cet essai.
"C'est mal nous connaitre que de renoncer à ce projet, nous déclare Pierre Oréfice. Je ne vois pas sur quel autel on peut être sacrifié comme ça. La décroissance, la crise, la guerre ? Il faut que cette ville continue à rêver. On est là pour ça."
"On n'a pas envie de rebondir ailleurs."
Pierre Oréfice croit sincèrement à un financement entièrement privé de ce projet. Mais avec la métropole comme partenaire quand même. "Ça ne peut pas se faire contre la métropole" dit Pierre Oréfice qui espère que Johanna Rolland changera d'envie. "On n'a pas envie de rebondir ailleurs, dans une autre ville" dit-il.
"L'arbre aux hérons est déjà commencé, rappelle son concepteur, François Delarozière. Il y a déjà 8 millions d'euros investis dans ce projet dont ce héron qui est en phase de test. Il faut qu'on continue à avancer sur le projet." Lui aussi pense qu'un financement privé est "une piste vraiment sérieuse."
L'équivalent d'un immeuble de six étages
Concernant l'argumentaire que certains avancent selon lequel ce projet ne serait pas écologique, les concepteurs répondent dans un communiqué que le bilan carbone de l'arbre aux hérons "est comparable à celui de la construction d'un immeuble de 6543 m3 soit un immeuble de six étages comme il s'en construit plusieurs chaque année à Nantes."
Les milliers de spectateurs qui étaient présents ce samedi pour ce vol d'essai n'avaient visiblement pas besoin de cet argument-là pour être séduits.