Les Fosses Noires, le Lama Fâché... Les expulsions se sont succédé ce lundi sur le site de la Zad. En fin de matinée, huissiers et gendarmes sont arrivés au lieu-dit les "100 Noms" pour en expulser ses occupants.
►Voir ou revoir notre édition spéciale du lundi 9 avril 2018Sur le site des "100 Noms", huit personnes, cinq hommes et trois femmes, qui vivent sur place depuis 2013 et mènent des projets qu'ils n'ont pas déclaré à la Mutualité sociale agricole (MSA).
Ils cultivent un potager et ont développé une bergerie accueillant un troupeau de 80 moutons et quelques ânes.
A 11h30, les gendarmes mobiles arrivent accompagné d'un huissier. Selon notre journaliste sur place, ce dernier refuse de produire l’ordonnance sur requête. Les habitants lui signifient qu’ils vivent là depuis 5 ans, que le courrier passe, et qu’ils n’ont rien reçu.
Rapidement, les opposants de la Zad affluent sur site pour empêcher les expulsions des "100 Noms". Le bras de fer entre Zadistes et forces de l'ordre commence.
"Stop violence", "Patience et raison" ou encore "Place au dialogue", peut-on lire sur les panneaux des opposants venus prêter main forte. La tension monte. Les opposants sont finalement repoussés dans un champ voisin.
Même incompréhension de la part de l'Acipa, l'association citoyenne qui estime que les habitants des "100 Noms" "portaient pourtant un vrai projet agricole qui tenait la route !". Estimant que l'Etat ne respecte "pas sa propre parole", l'association appelle "tous ceux qui le peuvent à venir demain à NDDL !".
"Des projets agricoles sont aujourd'hui la cible de destruction", écrit COPAIN 44 ,dans un communiqué.
"Cela nous laisse entrevoir un risque de fort durcissement des positions alors que la situation aurait pu se régler de manière plus apaisée", s'inquiète le Collectif des organisations professionnelles agricoles indignées par le projet d'aéroport, qui poursuit "une intervention des forces de l’ordre sur les lieux de vie nous semble dangereuse et inappropriée à ce stade et risque de compromettre les discussions en cours sans apporter de réelles solutions."
► Le reportage de notre rédaction