Les experts n'ont pas réussi à "établir le lien direct" entre le fonctionnement d'un parc éolien à Nozay et des troubles dans les élevages avoisinants, qui enregistrent depuis sept ans une mystérieuse mortalité de leurs vaches, a annoncé mercredi la préfecture de Loire-Atlantique à l'AFP.
"Si les troubles et symptomes chez l'homme et l'animal sont confirmés sur ce secteur, aucun élément ne permet, en l'état de la connaissance scientifique et des études conduites, d'établir le lien direct avec le fonctionnement du parc éolien", souligne la préfecture à l'Agence France Presse.
Cet hiver, France 3 Pays de la Loire avaient rencontré Didier et Murielle Potiron. Ce couple a une exploitation agricole située à Puceul qui produit du lait. Depuis octobre 2012, l'exploitation a perdu plus de 200 vaches, avec en corrélation des effets que diminution de la production de lait, problème de vêlage, perte de bétail...De février à avril 2019, des experts dans les domaines vétérinaire, électrique, électromagnétique et géobiologique ont réalisé des investigations sur le parc de huit éoliennes, installé à Nozay depuis 2012 avec l'accord des exploitants agricoles à proximité.
En 2014, les experts du GPSE (Groupement permanent pour la sécurité électrique) avaient été mandatés par la préfecture pour étudier le phénomène.
Conclusion: une "concomitance de l'installation et de la mise en service des éoliennes avec l'altération des performances et les troubles du comportement des animaux". Mais aucune anomalie électrique ni aucun courant parasite n'avaient été détectés.
Cette seconde expertise, qui portait sur des champs encore non explorés, a abouti à la même conclusion.
Pour autant, de prochains axes de recherches seront engagés, selon la préfecture: "d'éventuelles mesures complémentaires" dans les domaines électrique et électromagnétique "à brève échéance" et la poursuite d'expertise "des impacts de bruit et des champs magnétiques de toutes natures sur ce secteur".
Par ailleurs l'Agence nationale pour la sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a été saisie par les ministères de la transition écologique et de l'agriculture pour produire "un avis scientifique sur les causes des difficultés constatées", a-t-elle précisé.
Depuis avril, des éleveurs et des riverains du parc éolien, qui affirment également souffrir de maux de tête, d'insomnies ou de douleurs, sont suivis spécifiquement par le CHU de Nantes.