La préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes a demandé une "inspection approfondie" des conditions d'abattage dans un abattoir du Rhône, après la diffusion d'une vidéo par l'association L214.
L'association de défense des animaux L214 a porté plainte contre l'abattoir concerné à Saint-Romain-de-Popey, dans le Rhône. Elle l'accuse de "sévices graves et mauvais traitements" sur des moutons, cochons et vaches tués entre ses murs.
Les images, filmées sur place entre octobre 2024 et janvier 2025 montrent notamment des "bovins suspendus par une patte et qui sont égorgés ou décapités, encore sensibles et conscients", selon Sébastien Arsac, responsable des enquêtes chez L214. L'outil d'abattage et les modes opératoires de l'exploitant "ne respectent pas les exigences réglementaires minimales concernant la mise à mort des animaux en abattoir", affirme-t-il encore, dénonçant d'autres "choses délictuelles, notamment l'utilisation de chocs électriques pour faire avancer les moutons, ce qui est totalement interdit. Ou l'aiguillon électrique qui est utilisé sur certaines parties du corps, notamment les yeux des cochons pour les faire reculer ou avancer.
Des bovins suspendus par une pattes sont égorgés et décapités, encore conscients.
Sébastien Arsac, responsable des enquêtes de L214
En liaison avec le ministère de l'Agriculture, la préfète de région a également demandé à la direction départementale de la protection des populations du Rhône (DDPP69) de se rendre dans l'établissement jeudi pour évaluer la situation et "la nécessité de mettre en oeuvre des mesures correctives". Les conclusions doivent être rendues la semaine prochaine, selon la préfecture. Une décision que Sébastien Arsac juge décevante. "Elle est en-dessous de ce qu'on peut voir sur les images et les infractions à la réglementation. Les services vétérinaires sont en permanence sur la chaîne d'abattage donc tout ce qu'on peut voir sur ces images se passent sous les yeux de ces services."
Le parquet de Villefranche-sur-Saône prévoit d'ouvrir une enquête qui sera confiée à la gendarmerie.
Viande vendue sous Label Rouge et bio du Beaujolais
L'établissement visé appartient à la communauté d'agglomération de l'ouest rhodanien et est géré par la société SECAT. Selon l'association L214, l'abattoir produit de la viande pour des cantines scolaires du département et la cantine du département. La viande est aussi vendue dans des supermarchés, des boucheries locales et en vente directe chez les producteurs, notamment sous certification Label rouge et bio du Beaujolais.
L'association réclame la "fermeture immédiate" de l'abattoir comme cela a été le cas en Savoie en novembre derner. "En Maurienne, l'abattoir a fermé au moment où on a diffusé des images qui ressemblaient beaucoup à ces images-là de l'abattoir de Saint-Romain. Il avait été fermé pendant deux mois qui ont été utilisés pour la formation du personnel de l'abattoir et la remise en place des modes opératoires normalisés".
L'association L214 demande également à la ministre de l'agriculture, Annie Genevard, la conduite d'un "audit généralisé des abattoirs en France" et la publication des rapports d'inspections qui en découleront.