Des aurochs à Rezé, pour entretenir les bords de Sèvre

Des aurochs, les plus anciennes vaches du monde, sont installés depuis le mois d'avril dans les prairies de Sèvre.
Objectif, entretenir naturellement les espaces préservés de cette zone humide.

C'est une image surgie du fond des âges : un petit troupeau d'aurochs, broutant paisiblement les herbes hautes d'une prairie humide, en bordure de la Sèvre. S'il n'y avait au loin des barres d'immeubles, l'observateur pourrait s'imaginer aux temps préhistoriques, quand nos ancêtres peignaient ces vaches sauvages sur les parois de la grotte de Lascaux.

Disparus au XVIIe siècle, les aurochs ont été recréés dans les années 1930, grâce à la sélection génétique... Et c'est Jean-Luc Queignec, éleveur retraité, qui vient de les ramener, en pleine métropole nantaise, pour assurer l'entretien naturel de cette zone protégée : "J'avais pensé aux buffles d'eau. Mais les aurochs sont une race européenne, dont il n'existe à l'heure actuelle, que 2500 individus. Au-delà de l'intérêt écologique, l'aspect pédagogique était intéressant."

Les aurochs rezéens ont été donnés par le parc de la forêt d'Orient, près d'Amiens, et le parc d'acclimatation du bois de Boulogne, dont l'une des missions est d'assurer la survie, et la reproduction de cette race.

Des animaux rustiques

Arrivés en avril, les quatre bêtes, trois femelles et un taureau, se sont rapidement acclimatées à cette prairie où l'herbe monte jusqu'aux genoux, et où la boue parvient à mi-mollet. "C'est une race rustique, capable même, de tenir plusieurs heures avec de l'eau jusqu'au garrot", rassure l'éleveur, dont le défi est actuellement d'apprivoiser ses protégés. "Pour le contact, mais également pour leur montrer que l'homme est dominant". Car les aurochs sont une variété sauvage, méfiante, dont le mâle pèse jusqu'à 600 kilos de muscle. D'où les barrières électrifiées qui sécurisent leur habitat, pour éviter que d'imprudents promeneurs ne s'approchent trop près.

Sur la promenade des bords de Sèvre, le troupeau permettra d'entretenir les prairies humides, un réservoir de biodiversité, inaccessible aux tracteurs. "Avant, nos jardiniers municipaux venaient faucher manuellement, pour éviter que les broussailles n'étouffent l'habitat naturel des grenouilles, des crapauds, et de plantes rares comme l'angélique de l'Estuaire", confie Colette Reclus, adjointe aux espaces verts et à l'environnement.

Les aurochs ont rejoint le troupeau de vaches Highlands installées là depuis deux ans, pour le plus grand plaisir des rezéens. Les habitants sont d'ailleurs appelés à donner des idées pour le prénom du dernier arrivé, un jeune auroch, né juste après l'arrivée du troupeau.

►Voir notre reportage 

 

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