C'est un service plus qu'apprécié par les cyclotouristes : en juillet et en août, une navette gratuite transporte les cyclistes et leurs vélos sur le pont de Saint-Nazaire. Ils évitent ainsi une traversée dangereuse, sans piste cyclable protégée et près des voitures circulant jusqu'à 70 km/h.
Il est à peine midi ce samedi 17 août. Sur le boulevard des apprentis, près du panneau "navette gratuite" à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), les cyclotouristes patientent en rang d'oignon. Le mini-bus se dessine au loin, sur le pont de Saint-Nazaire, et vient se garer à côtés des voyageurs.
Éviter les accidents
"Bonjour, deux vélos ? On va en mettre un de chaque côté, je vais vous aider", lance Sandrine Gillet, alors qu'elle descend de la navette. C'est elle qui assure le transport des cyclistes sur le pont. "Avant la navette il y avait quand même pas mal d’accidents sur le pont, explique la saisonnière, je dis bien aux gens que c’est très important de passer le pont avec la navette".
Le pont de Saint-Nazaire est un passage redouté par les cyclistes pour sa dangerosité. Long d’un peu plus de trois kilomètres, il relie la ville à Saint-Brevin-les-Pins en passant au-dessus de la Loire. La circulation y est autorisée aux vélos, mais pas franchement conseillée : en l’absence de piste cyclable protégée, les vélos doivent rouler sur une étroite bande d’un mètre de large en bordure de pont, où les voitures circulent jusqu’à 70 kilomètres/heure. Pour la plupart des cyclotouristes qui empruntent les itinéraires cyclables La Loire à Vélo, Vélodyssée ou encore Vélocéan, c'est pourtant un point de passage obligatoire.
6700 vélos transportés à l'été 2023
Dans ces conditions, la navette n'a pas de mal à faire le plein. Elle prend le départ de chaque côté toutes les trente minutes. En 2023, elle a transporté plus de 6700 vélos en deux mois.
Ce jour-là, à chaque rotation, huit passagers sont transportés. Une fois arrivés à destination, ils décrochent leurs vélos de la remorque sur laquelle sont transportés les cycles et se remettent en selle.
"Autant prendre la navette, c'est plus sécurisant"
Soazic Danet, partie en vacances à vélo avec ses enfants, n’en a que faire d’attendre. "On ne l'aurait pas fait à vélo sans la navette, c’est grâce à elle qu’on peut aller jusqu’à Saint-Brévin-les-Pins, et les enfants sont super contents !", relate la voyageuse, ravie par son trajet, avec en prime, un beau paysage.
Jérémy Valette, cycliste chevronné parti de Lorient (Morbihan) quelques heures plus tôt, a voulu prendre la navette dans le sens Saint-Nazaire - Saint-Brévin. "Moi, je ne connais pas le coin, quand j’ai préparé le trajet, j'ai cherché « vélo pont de Saint-Nazaire » sur internet, j'ai vu des vidéos, je n'étais pas serein du tout, donc j’ai dit autant prendre la navette, c'est plus sécurisant", explique le trentenaire, qui a fini par se raviser, voyant l'horloge tourner. Sans attendre la prochaine navette, il a finalement franchi le pont à vélo avec succès.
La navette, elle, continue sa route jusqu'au 1ᵉʳ septembre. À partir de lundi 19 août, elle ne passera plus qu'une fois par heure de chaque côté du pont.
Toutes les informations pratiques sur le fonctionnement de la navette ici.
Après l’interruption du service, le 1ᵉʳ septembre prochain, il sera possible de traverser le pont avec son vélo en empruntant la ligne 317 du réseau Aléop.
Carla Butting avec Christophe François et Olivier Cailler
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