"Cela nous a fatigués en tant qu'agriculteur", les records de pluviométrie battus en 2024 ont impacté les cultures

Des records de pluviométrie ont été battus un peu partout en France en 2024, dont à Saint-Nazaire. Dans les Pays de la Loire, cette année pluvieuse n'a pas été heureuse pour les agriculteurs qui ont vu leurs cultures fortement impactées par ce climat.

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Olivier Duhamel l'assure, "on n’a pas été gâté cette année." 

L'agriculteur mayennais déplore avoir dû jongler entre les fortes périodes de pluie et le manque d'ensoleillement pour ne pas voir sa production céréalière trop baisser en 2024. "Mais les semis et les récoltes ont été très compliqués", assure-t-il.

En effet, cette année a été l'"une des dix les plus pluvieuses jamais observées" a indiqué Météo-France dans un communiqué.

Et les Pays de la Loire n'ont pas échappé au phénomène, comme en Mayenne où les taux de pluies ont battu des records dès janvier : entre le lundi 1er à 18 h et le mardi 2 à 7 h, il était déjà tombé la moitié des précipitations habituelles ce mois-là.

Olivier Duhamel raconte ainsi avoir dû décaler ses semis de maïs, à cause d'une terre trop humide. Au printemps dernier, ses sols n'atteignaient effectivement pas les 11 degrés nécessaires pour pouvoir mener à bien ce travail. "Planter une graine dans ces conditions n'a aucun sens, ça ne pousserait pas", détaille-t-il.

Alors, lui, qui habituellement fait ces semis-là vers la fin avril et le début du mois de mai, était encore à cette étape durant les premiers jours de juin. "Et certains collègues y étaient toujours en juillet", relève le céréalier.

Conséquence, c'est tout le processus de production est chamboulé : "on a fait les récoltes très tardivement. Au lieu de septembre, elles se sont déroulées en octobre, novembre et même décembre pour certains d'entre nous." 

Depuis octobre 2023, les fortes pluies ont un impact sur nos cultures.

Olivier Duhamel

Agriculteur céréalier en Mayenne

Olivier Duhamel s'estime toutefois chanceux, son taux de Maïs récolté comme celui de Colza et de Blé n'a pas trop baissé par rapport à l'an dernier. "C'était le risque au vu de la météo", souligne-t-il, rassuré. 

Ce n'est pas le cas de tous les agriculteurs dans l'Hexagone. D'après une estimation du ministère de l'Agriculture en août, la production de blé tendrait effectivement vers une chute de 15 % par rapport à 2023 à cause des pluies.

Et la baisse de production de l'ensemble des céréales à paille (blé tendre, blé dur, orge, triticale, seigle et avoine) est évaluée à 13 % en France.

200 millimètres d'eau en 24 heures

"Beaucoup de terrains ont été totalement défoncés", lance quant à lui Mickaël Trichet, éleveur en Loire-Atlantique. Pour nourrir ses bêtes, l'agriculteur cultive aussi différentes céréales. Mais, cette année, tout ne s'est pas passé pour prévu. "J'ai dû abandonner la culture du maïs par exemple", souligne-t-il. 

Puis, les trombes d'eau qui se sont abattues sur le département ont aussi impacté la vie de ses vaches. "Je n'ai pas pu les faire sortir beaucoup dehors parce que le sol était tellement mouillé qu'elles enfonçaient l'herbe avec leur patte au lieu de la manger", relève le paysan. 

On a été obligé de faire les récoltes sur la pointe des pieds

Mickaël Trichet

Agriculteur en Loire-Atlantique

Conséquence, la santé des veaux en a ensuite pâti et les champs ont souvent été clairsemés par des trous : "ce sont beaucoup de petites choses qui ont fini par nous fatiguer en tant qu'agriculteur."

Tout comme Olivier Duhamel, il raconte avoir vu des quantités invraisemblables s'abattre sur ses champs. Parfois jusqu'à 200 millimètres d'eau en 24 heures. "Quand on parle avec les anciens, ils nous disent n'avoir jamais vu ça avant", assure-t-il.

Record battu à Saint-Nazaire

Et, dans la région, c'est Saint-Nazaire qui a battu son record de pluie sur une année. La ville a effectivement enregistré 1 104 millimètres de pluie. Jamais il n'avait plu autant au-dessus de la cité portuaire depuis 1957, soit 67 ans auparavant.

Ce total dépasse déjà la moyenne annuelle de 774 millimètres dès fin septembre, et la pluviométrie de l'année atteint près de 40 % de plus que la normale.

À Nantes, les précipitations ont aussi été très abondantes, mais n'ont pas battu le record de 1999 : 1 087 mm. Avec 1 082 millimètres, la ville est proche de ce chiffre, mais le temps sec prévu jusqu'au 1er janvier devrait maintenir ce record intact.

Quant à La Roche-sur-Yon, les 1 036 millimètres mesurés représentent 17 % de plus que la moyenne, mais les mois de novembre et décembre, plus secs que d’habitude, ont empêché des totaux encore plus élevés.

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